voisin, le militant du Hamas Nasser Jerar. Nidal a été obligé de s'approcher de la porte de Nasser et de l'appeler pour qu'il sorte. Nasser, qui devait attendre les soldats, a ouvert le feu et l'a tué. Puis on a fait venir un bulldozer pour détruire la maison, enterrant Nasser vivant sous les ruines.

L'utilisation d'un résident local comme "bouclier humain" est un crime de guerre. Cela a été confirmé, en direct à la télévision, par un officier supérieur de réserve, l'ancien président de la plus haute cour militaire. La quatrième Convention de Genève interdit expressément une telle utilisation de "personnes protégées" (comme la Convention appelle les habitants d'un territoire occupé). Cette pratique, comme la pratique qui consiste à obliger des voisins palestiniens à visiter les immeubles suspectés d'être minés, est assimilée à l'assassinat d'otages en représailles d'actions de résistance.

Dans le passé, une histoire comme celle-là n'aurait soulevé aucune réaction. Elle appartient à la routine quotidienne de l'occupation. Mais dans la foulée de la récente prise de conscience concernant les crimes de guerre (à la suite de l'action de Gush Shalom, qui, non sans risque pour lui-même, a brisé le tabou qui couvrait le sujet), un débat public a été lancé. On a dévoilé que c'était une méthode largement utilisée, à laquelle on a même donné une appellation militaire courante: "utilisation des voisins" (neighbor practice). Il y a peu, l'armée a promis à la Cour suprême d'abandonner cette pratique, mais sans intention de remplir cette promesse.

Dans le même programme de télévision, un général de brigade réserviste, qui avait servi dans le passé comme commandant de division adjoint dans les territoires occupés, a déclaré que cette méthode a été utilisée "des milliers de fois". L'officier, portant la calotte, a affirmé que c'était "moral", puisque cela permettait de sauver des vies de soldats. L'hypothèse est que le combattant palestinien n'ouvrirait pas le feu sur un voisin arabe et qu'ainsi il serait possible de le capturer (ou de le tuer) sans prendre de risques.

(Je signale le fait qu'il portait une calotte pour souligner une triste réalité: quand quelqu'un apparaît en public pour justifier

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