n'y en a aucune entre l'histoire et le mythe. C'est peut-être le résultat d'une vie hors de l'histoire pendant des milliers d'années. Quoi qu'il en soit, dans tous les débats concernant l'avenir, les juifs ont l'habitude d'impliquer des personnages du lointain passé.

Joseph ben-Mattathias, plus connu sous son nom romain de Flavius Josèphe, était le descendant d'une famille sacerdotale de Jérusalem. Lors de la rébellion juive contre Rome, en 66 av. J.-C., il a été désigné comme commandant de la Galilée. Quand les Romains ont reconquis la région, il était caché dans la ville fortifiée de Jotapata (Jodpat), mais s'est sauvé en utilisant un procédé habile. Les défenseurs de la ville ayant décidé de se tuer les uns les autres (comme les défenseurs de Massada l'ont fait plus tard) ont désigné par tirage au sort qui tuerait qui. Josèphe a réussi à rester le dernier en vie ; il est passé chez les Romains et est devenu historien de l'empereur.

Son livre La guerre juive est le plus important récit de la chute de Jérusalem et de la destruction du Temple juif, un événement traumatisant qui a laissé une empreinte profonde sur la conscience juive jusqu'à aujourd'hui même. Chaque année, au neuvième jour du mois Av, les juifs doivent commémorer la destruction du Temple et la loi israélienne interdit l'ouverture des lieux de loisirs. La revendication de la souveraineté israélienne sur le Mont du Temple est même, encore aujourd'hui, un obstacle majeur à la paix israélo-palestinienne.

Il y a quelques jours, le premier jour du Nouvel an juif, Ariel Sharon s'est invité à une interview solennelle avec deux journalistes de la radio d'Etat Kol Israël triés sur le volet: ce n'était pas difficile, parce que maintenant Sharon est le patron direct de tous les médias officiels.

(Il est parvenu à ce résultat par un petit putsch: le ministre du Travail, qui avait la charge de ces médias, a été persuadé de démissionner et d'accepter un énorme salaire comme directeur d'une banque, qui a fait faillite le jour suivant. En dépit des accords dans la coalition gouvernementale, Sharon s'est attribué le portefeuille à lui-même. Désormais, il contrôle les médias publics, de la même façon que Staline, avec les mêmes résultats).

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