l'antisémitisme. Partout les juifs sont une minorité, et une minorité attire inévitablement la haine de la part de la majorité. D faut que les juifs se rassemblent dans le pays de leurs ancêtres et y constituent la majorité pour que l'anti sémitisme disparaisse dans le monde entier. Ainsi parlait Herzl, le fondateur du sionisme moderne.

De nos jours, ce mythe, lui non plus, n'est plus valable. Au contraire: l'Etat d'Israël est la cause de la renaissance de l'antisémitisme dans le monde, menaçant les juifs partout.

Le gouvernement de Sharon est un laboratoire géant pour la culture du virus de l'antisémitisme. H l'exporte dans le monde entier. Des organisations antisémites, qui pendant des années ont végété aux marges de la société, rejetées et méprisées, croissent et embellissent soudain. L'antisémitisme, honteusement caché depuis la Deuxième Guerre mondiale, surfe maintenant sur la vague de l'opposition à la politique d'oppression de Sharon.

Les propagandistes de Sharon mettent de l'huile sur le feu. Accusant tous ceux qui critiquent sa politique d'être antisémites, ils cataloguent ainsi de larges pans de l'opinion mondiale. Beaucoup de braves gens, qui ne ressentent aucune haine envers les juifs, mais qui détestent la persécution des Palestiniens, sont désormais appelés antisémites. Ainsi ce mot a perdu son caractère infamant.

Résultat pratique: non seulement Israël ne protège pas les juifs de l'antisémitisme mais bien au contraire Israël fabrique et exporte l'antisémitisme qui menace les juifs à travers le monde.

Pendant de nombreuses années, Israël a bénéficié de la sympathie de la plupart des gens. Il était considéré comme l'Etat des survivants de l'Holocauste, un petit pays courageux se défendant contre les assauts répétés des méchants Arabes. Lentement, cette image a été remplacée par une autre: un Etat cruel, brutal et colonisateur, opprimant un petit peuple sans défense. Le persécuté est devenu le persécuteur, David s'est transformé en Goliath.

Nous Israéliens, qui vivons dans une bulle d'auto-intox, avons du mal à imaginer la façon dont le monde nous voit. Dans

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