de ses frontières, et le pays est demeuré sans frontières définies jusqu'à aujourd'hui.

29. Le monde arabe refusa le plan de partition, le considérant comme une tentative ignoble de la part de l'ONU, qui à l'époque était essentiellement un club réunissant les nations occidentales et communistes, de diviser un pays qui ne lui appartenait pas. De plus, remettre la plus gande partie du pays à une minorité juive qui représentait à peine un tiers de la population le rendait à leurs yeux encore plus inacceptable.

30. Il était inéluctable que la guerre, dont l'initiative revint aux Arabes après la partition, fût une guerre "ethnique", le genre de guerre où chaque côté tente de conquérir le plus de territoires possible, et d'en expulser la population appartenant à l'autre côté. Toutes les opérations de cette sorte (appelées plus tard nettoyages ethniques) impliquent des expulsions et des atrocités.

31. La guerre de 1948 fut une extension directe du conflit arabo-sioniste, au cours duquel chaque partie cherchait à atteindre ses objectifs. Les juifs voulaient établir un Etat national homogène qui soit le plus étendu possible. Les Arabes voulaient éradiquer l'entité sioniste qui s'était établie en Palestine.

32. Les deux côtés ont pratiqué le nettoyage ethnique, en tant que partie intégrante de leur combat. Peu d'Arabes sont demeurés dans les territoires conquis par les juifs. Et aucun juif n'est demeuré dans les territoires conquis par les Arabes. Cependant, du fait que les territoires conquis par les juifs dépassaient de beaucoup ceux conquis par les Arabes, il en résulta un déséquilibre. (Les idées d'"échange de populations" et de "transfert" furent évoquées par les organisations sionistes dès les années 30. De l'autre côté, nombreux étaient les Arabes qui pensaient que les sionistes devaient retourner là d'où ils venaient.)

33. Les juifs ont entretenu le mythe du "seuls contre tous" qui était supposé décrire la situation d'une communauté juive

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