de 650 000 habitants luttant contre un monde arabe de 100 millions d'habitants. La communauté juive perdit 1% de sa population dans la guerre. Les Arabes ont développé un récit totalement différent: une population éclatée, sans leadership national à proprement parler, sans commandement unifié pour diriger ses maigres forces, disposant d'armes peu nombreuses et pour la plupart obsolètes, affrontait une communauté juive extrêmement bien organisée, et très bien formée à son armement. Les pays arabes voisins ont trahi les Palestiniens, et, lorsqu'ils finirent par envoyer leurs armées, celles-ci opérèrent essentiellement en concurrence les unes avec les autres, sans coordination ni plan concerté. Du point de vue aussi bien social que militaire, les capacités de combat des Israéliens dépassaient de loin celles des pays arabes, qui sortaient à peine de la période coloniale.

34. Selon le plan de l'ONU, l'Etat juif devait comprendre une population d'environ 40% d'Arabes. A la faveur de la guerre, l'Etat juif a repoussé ses frontières, et son territoire a fini par occuper 78% de la superficie totale du pays. Ce territoire était devenu pratiquement vide d'Arabes. Si les populations arabes de Nazareth et de quelques villages de Galilée sont restées, ce fut pratiquement par hasard. Les villages du Triangle, qui avaient été donnés par le roi Abdallah dans le cadre d'un accord, n'ont pu être évacués.

35. Au total, 750 000 Palestiniens ont été déracinés pendant la guerre. Certains ont fui, poussés par la peur des combats, comme le font toutes les populations civiles, dans toutes les guerres. D'autres ont été chassés par des actes de terrorisme tels que le massacre de Deir Yassin. D'autres encore ont été expulsés dans le cadre d'un nettoyage ethnique.

36. Au moins aussi important que les expulsions est le fait que les réfugiés ne furent pas autorisés à retourner dans leurs maisons une fois les combats terminés, comme il est de coutume après une guerre conventionnelle. Bien au contraire, le nouvel Etat d'Israël a considéré la fuite des Arabes comme un bienfait,

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