l'accord (et l'échange de lettres qui l'a précédé) a eu une signification historique capitale.

59. En pratique, l'accord a fourni au mouvement national palestinien une base territoriale sur la terre palestinienne, la structure d'un Etat en devenir et des forces armées, éléments qui joueront un rôle important dans le combat palestinien à venir. Pour les Israéliens, l'accord a ouvert les portes du monde arabe et a mis fin aux attentats palestiniens, aussi longtemps qu'il resta en vigueur.

60. La faille la plus importante dans l'accord a consisté dans le fait que les deux parties ont cherché à atteindre à travers lui des objectifs complètement différents. Les Palestiniens l'ont considéré comme un accord provisoire devant mener à la fin de l'occupation et à l'établissement d'un Etat palestinien sur tous les territoires occupés. En revanche, les gouvernements israéliens successifs l'ont considéré comme un moyen de perpétuer l'occupation sur d'importantes parties de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, avec un gouvernement palestinien autonome remplissant le rôle d'auxiliaire de sécurité dans la protection d'Israël et de ses colonies.

61. En conséquence, Oslo n'a pas constitué le début d'un processus destiné à mettre fin au conflit, mais plutôt une nouvelle phase du même conflit.

62. En raison de ces divergences entre les attentes des deux parties et du fait que chacune est restée attachée à sa propre version de l'Histoire, chaque paragraphe de l'accord fut interprété différemment et, en fin de compte, nombreuses en furent les dispositions qui ne furent pas appliquées, principalement du côté israélien (le troisième retrait, les quatre passages garantis et autres).

63. Tout au long de la période du "processus d'Oslo", Israël continua avec vigueur à développer ses colonies, en premier lieu en en créant de nouvelles sous différents prétextes, en développant celles qui existaient déjà, en construisant un réseau

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