"remuait ciel et terre" et faisait des "-propositions plus généreuses qu'aucun Premier Ministre avant lui". La seule explication qui lui restait était que les Palestiniens avaient trompé le camp de la paix israélien, qu'ils n'avaient jamais eu l'intention de faire la paix et que leur véritable objectif était de jeter les juifs à la mer, ainsi que l'avait toujours déclaré la droite sioniste.

74. En conséquence, la distinction entre "gauche" et "droite" sionistes a disparu. Les dirigeants du Parti Travailliste ont rejoint le gouvernement Sharon et se sont faits ses plus ardents défenseurs (Shimon Pérès). Même l'opposition de gauche officielle (Yossi Sarid) y a pris part. Ceci prouve encore une fois que la version sioniste de l'Histoire est le facteur essentiel unissant toutes les facettes du système politique israélien, rendant négligeables les distinctions entre Rehavam Zeevi et Avraham Burg, ou entre Yitzhak Levi et Yossi Sarid.

75. On assiste à une baisse sensible de la motivation des Palestiniens à rouvrir le dialogue avec les forces de paix en Israël, conséquence de leur profonde déception vis-à-vis d'un "gouvernement de gauche" qui avait suscité tant d'espoirs après les années Netanyahu, et aussi une conséquence du fait qu'en dehors de petits groupes pacifistes radicaux, aucune protestation en Israël ne s'est fait entendre contre les exactions des forces d'occupation. Du côté palestinien, la tendance à resserrer les rangs, qui caractérise toute nation en guerre pour sa libération, permet aux forces nationalistes extrémistes et aux forces religieuses de s'opposer à toute tentative de coopération israélopalestinienne.

Un nouveau camp de la paix

76. L'effondrement de l'ancien camp de la paix rend nécessaire la création d'un nouveau camp de la paix israélien, qui soit réel, actuel, efficace et fort, qui soit capable d'influencer l'opinion publique israélienne et de provoquer une complète réévaluation des anciens axiomes, afin de modifier le système politique israélien.

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