guerre. Enfin j'écris au lendemain de la bataille la plus récente et la plus dramatique qui ait eu lieu entre des peuples sémitiques, la guerre de 1967, dite " guerre des Six jours ", entre Israël et les pays arabes - Égypte, Jordanie, Syrie.
Les idées que l'on professe sont souvent le fruit d'une expérience personnelle. Aussi vais-je essayer de raconter ma propre histoire, non pas qu'elle soit exceptionnelle, mais simplement parce que je la crois significative.
Mon nom eSt un nom biblique. Uri signifie Lumière. Avner ou Abner était le nom d'un maréchal du roi David et c'eSt un personnage que j'ai toujours aimé. Je ne suis pas né avec ce nom, je me le suis donné à l'âge de dix-huit ans. J'ai changé de nom comme tous ceux qui avaient choisi de vivre en Palestine pour rompre à tout jamais avec le passé. Nous ne voulions plus rien avoir à faire avec la Diaspora juive. Nous rejetions le monde de nos parents, leur culture et leur formation. Nous étions un peuple neuf. Une race nouvelle était née le jour où nous avions mis le pied sur le sol de Palestine. Une race d'Hébreux et non pas de Juifs.
Quand mes parents m'emmenèrent en Palestine, j'avais dix ans et la politique me préoccupait déjà. Nous arrivions d'Allemagne où j'avais passé les dix premières années de ma vie. J'avais six ans quand Hitler remporta sa première grande victoire éledtorale. Depuis ce jour, la montée du nazisme marqua sans arrêt notre vie quotidienne. Je me souviens des interminables parades de chemises brunes et des batailles de rues entre communistes et nazis. A notre table, la politique avait pris la première place dans les conversations, remplaçant la musique chère à mon père.
Nous appartenions à la grande bourgeoisie aisée. Mon père était banquier. Comme son père avant lui, il était féru de culture gréco-latine. Il avait reçu une éducation germanique et toute sa vie il devait conserver un idéalisme d'humaniste allemand.
Mon père était sioniste. Lorsqu'il épousa ma mère, en 1913,