juive, ce qui ôtait toute espérance aux Juifs de fuir l'Allemagne nazie. Par représailles nous avons mis le feu à leurs bureaux.
A chaque instant, nous risquions l'arreStation et la torture. Mais nous vivions intensément, certains d'avoir raison. Pour nous, la vie avait un sens. Si je ferme les yeux, je nous revois au garde-à-vous dans une cave obscure, vingt et un garçons et filles debout derrière nos chefs respectés (des employés, des vendeurs dans la vie civile). Nous chantions l'hymne de YIrgoun, à voix basse, car on pouvait nous entendre au dehors:
Nous sommes soldats sans uniformes,
Autour de nous la nuit informe,
Nous sommes enrôlés pour la vie,
Et seule la mort nous délie.
Brusquement tout s'effondra. UIrgoun sortit de la clandestinité.
Cela débuta par un désaccord de principe et tourna vite à la querelle de personnes. Ce fut un débordement d'injures comme seules en connaissent les seftes et les familles. Les chefs inconnus se trouvèrent des noms (Raziel, Stern) et s'accusèrent mutuellement d'être traîtres à la cause, indicateurs de police, espions, agents à la solde de l'ennemi. Notre petit monde tranquille se désagrégeait. Nos chefs étaient aussi troublés que nous, tiraillés entre les différentes faétions. Notre commandant, un architeâe que nous avions toujours admiré et suivi en tout, se rallia à Stern, le leader extrémiste qui voulait faire alliance avec les nazis pour détruire l'impérialisme britannique.
Une nuit, nous nous étions réunis pour écouter le discours d'un SterniSte. La salle était obscure et nous ne pouvions pas le voir. Mais nous entendions sa voix puissante sortir des ténèbres et marteler chaque mot: il nous apprit que le camp rival avait décidé d'arrêter le combat tant que les Anglais seraient occupés par la guerre. Mais nous, nous devions continuer. " Nous suivrons nos chefs dans la lutte aussi longtemps qu'ils nous mèneront à la lutte. " L'Angleterre était faible. C'était le moment de frapper. Et il termina ainsi son discours: " S'il y en a parmi vous qui n'ont pas le courage et la force de poursuivre le combat, qu'ils