nisme. Au début de la guerre, la plupart des leaders sionistes avaient choisi le camp allemand, par haine du racisme pratiqué par la Russie tsariSte. Weizmann, lui, avait joué la carte anglaise. Après la victoire des Alliés et la déclaration Balfour, le savant devint le patriarche du sionisme.

Dans le camp arabe, le leadership revint à un prince hachémite, l'émir Fayçal, qui avait combattu les Turcs dans le désert avec l'appui de T. E. Lawrence, qui mit son influence et son prestige au service d'une idée: faire de Fayçal le roi de Syrie. Lawrence était violemment anti-français. Il pensait qu'en plaçant un ami des Anglais à la tête d'un royaume syrien, il pourrait évincer les Français du dominion que l'accord Sykes-Picot leur avait attribué.

Mais les Arabes n'estimaient pas le personnage autant qu'il aimait à le croire. Leur but était de faire de toute la Syrie un seul royaume indépendant et d'y inclure la Palestine, qu'ils appelaient déjà la Syrie de VOueH. Au grand congrès national qui les réunit à Damas, certains Arabes proposèrent de rechercher l'aide des sionistes et de combiner les efforts de libération arabe aux leurs, tandis que Lawrence s'employait à conjuguer les influences sioniste et arabe au profit de la domination exclusive des Britanniques sur le Moyen-Orient. Une série de rencontres romanesques eurent lieu entre Fayçal et Weizman qui espéraient mettre la Conférence de la Paix - alors réunie dans la région parisienne - devant le fait accompli d'une entente judéo-arabe.

En principe, il était encore temps à l'époque pour le sionisme de s'allier au mouvement national arabe. La déclaration Balfour pouvait encore être interprétée de façons diverses. Le dirigeant arabe le plus important offrait aux sionistes un État autonome réuni à la Syrie sous sa couronne. Près de trente ans plus tard, à la veille de l'établissement de l'État d'Israël, le roi Abdallah, frère de Fayçal devait encore faire une proposition semblable. Mais la direction du mouvement sioniste, installée en Palestine depuis 1918, n'était guère perméable à ce genre d'idée. Pas un seul de ses membres ne savait ce qu'était le nationalisme arabe. La résistance à l'impérialisme leur paraissait dérisoire.

La formule que leur proposait Lawrence et ses amis les attirait beaucoup plus. C'eSt dans cette perspective que le contaCt fut maintenu avec Fayçal. Ce seigneur arabe se trouvait dépaysé au milieu

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