acquérir les armes nécessaires à une guerre préventive contre le Caire. Et ce fut en 1956, la triple attaque anglo-franco-israélienne contre l'Égypte.
Israël retira quelques avantages de sa brillante victoire; mais désormais les soupçons des Arabes, relatifs à nos vues expansionnistes et colonialistes, étaient confirmés. Après la libération de l'Algérie, les relations entre la France et Israël se refroidirent jusqu'à la rupture complète consommée par le général de Gaulle en décembre 1968. L'Amérique redevenait le grand allié et le prouvait durant la guerre des Six jours - ce qui n'empêcha pas Israël de se battre seul et de vaincre seul, éclipsant en une semaine toutes ses viâoires précédentes.
De ce bref historique, un lecteur arabe tirerait facilement la conclusion qu'Israël eSt le produit de l'impérialisme et se tromperait. Israël eSt le produit d'un grand mouvement de libération. Les circonstances particulières dans lesquelles il a vu le jour l'ont forcé à rechercher l'alliance des impérialistes. Mais il n'en a jamais été le jouet. Il eSt indispensable que les Arabes comprennent ceci pour deux raisons: la première étant qu'une interprétation erronée des faits eSt périlleuse pour eux. Il eSt facile de mépriser un État fantoche. Confronté à la réalité, ce mépris conduit à quelques déboires. Il eSt dangereux de s'imaginer qu'Israël disparaîtra dès qu'il aura perdu l'appui de ses protecteurs impérialistes. Là aussi on s'expose à des désillusions.
Si l'on veut en finir avec le cercle vicieux des relations arabo-juives, il faut reconnaître à Israël son caraétère authentique. Sous l'empire de certaines circonstances, il eSt devenu l'allié des impérialistes (c'eSt le cas d'autres pays) mais placé dans une situation historique différente, Israël peut choisir une autre voie, notamment par rapport au nationalisme arabe.
L'effort de compréhension n'eSt pas indispensable seulement aux Arabes. Les Israéliens doivent apprendre à analyser leur passé récent pour comprendre comment leur grand mouvement progressiste de libération, l'un des plus glorieux de l'histoire, a pu en arriver à s'unir avec l'impérialisme, la plus odieuse des idéologies.