durant, et avaient dû transporter leur armure sans laquelle il leur était impossible de vivre. Au beau milieu de la cérémonie du mariage, les troupes de Saladin surgies du désert se jetèrent sur la ville. Avant même que les Croisés aient eu le temps de se regrouper, Saladin se fraya un chemin parmi eux. Renaud lui-même put s'abriter à l'intérieur du château: il ne dut la vie qu'à l'héroïsme de l'un de ses chevaliers qui défendit seul le pont-levis surplombant le fossé entre la ville et la citadelle et réussit à le détruire avant de se mettre à l'abri. Voici comment Runciman décrit la scène:
" La cérémonie se poursuivait à l'intérieur du château, tandis que de grosses pierres venaient cogner ses murs. Les danses, les chants continuaient. Dame Stéphanie, la mère de la mariée, prépara des plats du festin qu'elle fit porter à Saladin. Lui, en échange, demanda dans quelle tour se trouvait les jeunes mariés et donna des ordres pour qu'elle ne fut pas bombardée. Mais à cette exception près, il ne relâcha pas ses efforts. Ses neuf grosses catapultes étaient continuellement en aètion et ses hommes réussirent presque à combler le fossé du château. Des messagers partirent au galop demander à Jérusalem l'aide du roi qui réunit son armée et la plaça sous le commandement du comte Raymond. Mais il tint à venir lui-même, avec ses hommes, dans sa litière. Ils parcoururent rapidement la route de Jéricho et grimpèrent sur le mont Nebo. A l'approche du roi, Saladin, dont les armes avaient eu peu d'effet sur les murs puissants de la forteresse leva le siège et s'en retourna à Bagdad. Le roi fut porté en triomphe dans Kerak et les invités de la noce purent rentrer chez eux."
C'eSt plus ou moins ce qui s'eSt passé en mai et juin 1967, d'une façon moins chevaleresque... Renaud ne fut pas nommé ministre de la Défense du royaume, il ne quitta pas sa forteresse assiégée pour aller attaquer lui-même les armées de Saladin, il ne détruisit pas ses catapultes avant même qu'elles n'aient eu le temps de faire leur effet.
Ceci eSt déjà arrivé et arrivera encore, à moins qu'Israël ne soit accepté par ses voisins et ne s'intégre à la région. Autrement, il lui faudra être prêt à lutter chaque jour de son existence, il lui faudra se tenir prêt à tout moment pour une guerre totale qui peut éclater à l'improviSte, comme au printemps de 1967.