de ce Homejnational. Les sionistes " politiques " n'étaient pas d'accord et n'aimaient pas les kibboutzim. Pour eux, une seule tâche: convaincre l'Angleterre de la nécessité d'un État juif. Finalement Jabotinsky et son parti révisionniste (ainsi appelé parce qu'il entendait réviser la ligne officielle sioniste) n'ont laissé qu'une seule trace sérieuse sur l'histoire du sionisme: l'armée. Et encore indirectement. Tout de suite après la première guerre mondiale, Jabotinsky désirait former une armée régulière juive sous commandement britannique. Les sionistes " pratiques " tournèrent son idée en dérision et créèrent, eux, à l'intérieur du parti du travail, une armée clandestine, illégale, équipée d'armes disparates emmagasinées en secret dans les colonies. Cette organisation, la Haganah, se scinda souvent à cause de lignes idéologiques divergentes, et l'une de ses branches devait devenir, sous le commandement politique de Jabotinsky Yîrgoun Tsevai Heumi, organisation nationale militaire qui entreprit de lutter contre les Anglais et contre les Arabes. C'était là du sionisme " pratique " et vengeur.

C'est certainement au sionisme " pratique " que l'on doit toute la Structure d'une Yisbuv centrée sur 1 'Hifîadrouth la création de nouveaux kibboutzim, la formation de la Haganah, les entreprises économiques coopératives, le contrôle du marché, le Fonds de la Santé (qui monopolise actuellement presque toute la médecine) et une partie du système d'éducation juif autonome. En tant que secrétaire général de YHiHadrouth, Ben Gourion en était la tête. Plusieurs collègues dans la direction collégiale du mouvement du travail avaient beau se plaindre de son impulsivité et de son caraCtère entier, cela n'empêchait pas qu'il eût la haute main sur l'inStrument pratique du pouvoir. Il laissait volontiers à d'autres le soin de traiter avec le gouvernement anglais. Pour lui ces tractations étaient sans importance comparées à l'élaboration de cet" État dans l'État " que les sionistes appelaient 1' " État en puissance ". Cet état potentiel était inévitablement lié à la lutte pour le travail hébreu et pour la terre hébreue. Ben Gourion se distingua dans cette lutte. Il organisa des grèves contre les planteurs qui osaient embaucher des Arabes. Il avait fini par se faire une énorme réputation de combattant pour la cause du travail hébreu et ce fut la base de sa popularité grandissante. Il eSt facile de trouver dans ses discours des déclarations sur la nécessité de comprendre les Arabes ou d'avoir des

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