contaâs avec les travailleurs arabes. Mais en matière de discours et d'écrits Ben Gourion eSt tellement prolifique qu'on peut y trouver n'importe quoi et, comparées à ses a êtes, de telles déclarations sont insignifiantes. Dans les aétes de Ben Gourion on ne décèle aucune intention de résoudre le problème arabe.

Il a toujours été pragmatique, avec une tendance à identifier, à tout moment, sa tâche avec l'intérêt immédiat de la nation. Alors qu'il n'était qu'un politicien de parti, il proclamait que le socialisme juif était la seule voie possible. Quand il fut nommé secrétaire général de 1 'Hiftadrouth, la lutte des classes, la participation des travailleurs devinrent ses thèmes favoris. Enfin, après 1930, à la veille d'occuper une haute fonction nationale, il écrivait D'une clause à me nation.

Une nuit de juin 1933, un dirigeant sioniste Chaim Arlozorof fut assassiné sur la plage de Tel-Aviv, à l'endroit où s'élève aujourd'hui l'hôtel Dan. Arlozorof était un homme jeune et brillant qui occupait les fonctions de président de l'Agence juive, avant de devenir Premier ministre de 1' " État potentiel ". Il était également l'un des sionistes les plus progressistes. Quelques semaines avant d'être assassiné, il s'était publiquement opposé à l'affirmation selon laquelle " ce qui eSt bon pour la Palestine arabe eSt mauvais pour Eretz Israël ". Peut-être avait-il en tête une solution pour résoudre le problème judéo-arabe. Les circonstances de ce meurtre n'ont jamais été éclaircies. Ben Gourion et ses amis accusèrent les disciples de Jabotinsky qui furent arrêtés, jugés puis acquittés. Certains pensent qu'Arlozorof a été assassiné par des rôdeurs arabes. Toujours eSt-il que sa mort ouvrit la voie à Ben Gourion qui devint Premier ministre et le resta jusqu'à la proclamation de l'État d'Israël.

Ben Gourion assuma cette tâche au moment précis où le sionisme " pratique " avait déjà accompli la plus grosse partie de son œuvre. La communauté juive comptait 300 000 personnes et semblait pourvue de tous les attributs d'une véritable nation. Au cours des quelques années qui suivirent, le régime de terreur hitlérien installé en Allemagne fit affluer en Palestine des dizaines de milliers de Juifs allemands qui y apportaient leur capital et leurs qualités professionnelles, ce qui renforça encore plus la Ykhuv. L'idée d'un État juif devenait plausible. A la suite d'un soulèvement arabe en 1936, une Commission royale britannique présidée

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