exercée par Ben Gourion, Lavon et Dayan en faveur d'une guerre préventive immédiate contre l'Égypte.
Le Times de Londres fut le premier à donner la nouvelle, le 15 mai. Le 7 juin, un article de C. L. Sulzberger dans le New York Times lui fit écho. Le 11 mai, au cours d'un débat orageux à la Knesset, aéfiviStes et modérés s'affrontèrent avec fracas. Le Premier ministre Moshé Sharett critiqua la politique américaine en mettant toutefois l'Assemblée en garde contre le développement d'un état d'esprit anti-américain. Lavon prit la position inverse: " Il nous faut mesurer nos déclarations de paix, dit-il, l'intégration d'Israël dans le Moyen-Orient entraînerait l'arabisation politique, territoriale, morale et culturelle de notre pays. Et il ajouta significativement: Puissent s'etfomper les malentendus entre nous et les grandes démocraties occidentales, les liens qui nous unissent à elles n'être jamais rompus. Tout autre lien ne pourra être que transitoire et utilitaire. "
Mais pour l'Angleterre et les États-Unis, le maintien de ces liens ne semblait pas aussi évident. Le 12 juin, les États-Unis menaçaient Israël de sanctions et déclaraient officiellement qu'ils priveraient de leur aide tout pays qui ne respeéferait pas les termes de l'accord d'armistice dans le Moyen-Orient. D'ailleurs, devait déclarer Byroade, deux jours plus tard, Israël ne devait pas s'attendre à recevoir indéfiniment des subsides. Au cours du même mois, Churchill rencontrait Eisenhower et discutait avec lui la possibilité de livraisons d'armes à l'Égypte, à l'Irak et à d'autres pays arabes, ainsi que du retrait imminent des forces anglaises de la région du canal. L'attaque préventive de la part d'Israël était attendue d'un jour à l'autre. Mais c'eSt quelque chose de tout à fait différent - de presque fantastique - qui se produisit.
Curieusement, durant tout ce temps, aucune provocation
n'était venue d'Égypte. Bien sûr la manivelle de la machine à propagande continuait à tourner sans arrêt et les réfugiés de la bande de Gaza continuaient à franchir la frontière pour dérober du grain dans ce qui avait été autrefois leurs terres. Mais on peut même dire que l'attitude égyptienne à l'égard d'Israël avait semblé évoluer plutôt favorablement. Le 19 juin, le général Mahmoud Riad, du ministère des Affaires étrangères annonça que les Arabes étaient prêts à accepter une organisation internationale de l'utilisation des eaux du Jourdain. Pour la première fois, une sorte de