La doétrine de Wingate eut une grosse influence sur les tactiques de la Haganab. Le commando d'élite, Palmach, s'en inspira, et transmit ses techniques à l'armée israélienne. Wingate avait joué un rôle très important dans la guérilla en Éthiopie et en Birmanie; il fut tué accidentellement au cours de la seconde guerre mondiale alors qu'il avait atteint le grade de général. Dayan a été très impressionné par cet homme auquel il s'eSt efforcé de ressembler en devenant un fervent de la guerre, un individualiste, un surhomme.
En 1939, Dayan était instructeur dans un cours de formation de la Haganab. Pris par la police britannique au cours d'un exercice illégal et en possession d'une arme, il fut jugé en compagnie d'autres jeunes gens. Ce procès, connu sous le nom de" procès des quarante-trois ", se solda pour lui par une condamnation à cinq ans de prison. Mais tandis qu'il purgeait sa peine dans la prison d'Acre, vieux château du temps des Croisades, les Anglais firent soudain appel à lui pour participer à la campagne de Syrie. Il passa directement de la prison au champ de bataille. A l'âge de vingt-six ans, il perdait son œil - vingt-six ans exactement avant que les soldats israéliens conduits par lui n'atteignent les rives du canal de Suez au cours de la guerre des Six jours.
Dayan aurait pu avoir son heure de gloire au début de la guerre de 1948. Dès les premiers jours du conflit, son frère Zoharfuttué dans une embuscade druze. Mais, fait étrange, son étoile se ternit. On ne parla pas de lui comme d'un héros. Les chefs de cette armée nouvelle, tous issus de la Haganab, ne considérèrent jamais Dayan comme l'un des leurs. Peut-être parce qu'il était un homme du Mapdi et faisait partie d'un groupe d'officiers politiques. On ne le considérait pas non plus comme un tacticien remarquable ou comme un chef d'envergure. C'eSt pourquoi aucun commandement réel ne lui fut confié au début de la guerre. Le haut-commandement finit par l'expédier sur le front du Nord avec une mission vague. Là, comme à l'ordinaire, il ne tint aucun compte des ordres reçus et n'agit qu'à sa tête, Il lui arriva d'offenser si gravement l'un des commandants - Juif étranger venu participer à cette guerre - qu'il fut condamné à mort pour insubordination. On eut beaucoup