de mal à faire admettre à cet officier d'Afrique du Sud que ce n'étaient pas là les méthodes en pratique dans la Haganah.
Au plus fort de la guerre de 1948, Dayan fut envoyé à l'étranger pour une mission purement honorifique: le colonel américain David (" Mickey ") Marcus ayant été tué accidentellement par une sentinelle, Dayan devait représenter le gouvernement israélien aux funérailles. Alors que les combats faisaient rage, ce n'était guère une tâche enviable pour un jeune commandant bouillonnant d'énergie.
Il remporta sa première viâoire presque par hasard en pénétrant à Lydda. Son bataillon motorisé s'était trompé de route et entra dans la ville, en tirant follement dans toutes les directions. La place fut arrosée de balles avant que qui que ce soit ait eu le temps de réaliser ce qui arrivait. Ce fut un grand succès, mais qui contribua surtout à consolider sa réputation de désinvolture.
Il fut accusé ensuite d'avoir très mal mené le combat de Khara-tia, dans le Neguev; son unité composée de jeeps et de voitures armées n'arriva jamais à destination. Une voiture était tombée dans un wadi (ravin) étroit. En attendant que l'on en tire la voiture, Dayan s'étendit sur le sol pour faire un petit somme. Quand vint le moment de repartir, ses soldats ne purent le trouver: des buissons le cachaient. Un temps précieux fut gaspillé et Dayan accusé d'avoir manqué de prendre Bethléem et Hébron, comme il en avait reçu l'ordre. Dans la dernière phase de la guerre, il fut nommé commandant militaire de Jérusalem, fonction plus diplomatique que militaire parce qu'à l'époque, les combats dans ce seéleur s'étaient apaisés, tandis que les négociations avec le roi Abdallah de Jordanie progressaient.
La fin de la guerre aurait pu mettre un terme à sa carrière militaire, comme ce fut le cas pour de nombreux officiers de valeur. Mais Ben Gourion avait décidé de réorganiser l'armée pour en évincer les éléments de gauche. D'où le démantèlement du Pal-mach qui avait indigné les vétérans de la guerre et déclenché une controverse nationale qui ne s'eSt jamais éteinte. Encore aujourd'hui, en Israël, il y a une plaisanterie classique qui consiste à se lever pendant le débat qui suit une conférence pour demander d'un ton innocent: " Pourquoi a-t-on dissous le Palmacb? ", C'eSt une question qui ne manque jamais de mettre le feu aux poudres,