ESTABLISHMENT
>?
sions se prennent sans qu'on sache bien comment. A la suite d'un va-et-vient vague d'une seétion à l'autre, on en arrive à l'unanimité. Dans ce climat, un homme tel que Pinhas Sapir, le ministre des Finances a beaucoup plus de chances de succès qu'un solitaire tel que Dayan.
Idéologie et droits acquis, dogme sioniste et tractations de partis, sentiments sincères et paternalisme, tel eSt 1' " establishment " qui a résisté aux orages du changement, à la poussée démographique, (passant d'une communauté de 500 000 habitants à un État souverain de deux millions de citoyens) à tous les écueils d'un État moderne.
Ce tableau peut paraître pessimiste à ceux qui croient, pour le bien d'Israël, à la nécessité d'un profond changement de Structure. Jusqu'en 1965, tout le monde était sûr qu'aucune force politique nouvelle n'avait de chance d'apparaître en Israël. Mais " vous ave^ beau comme l'a écrit Illya Ehrenbourg, couvrir la terre entière d'asphalte, un jour un brin d'herbe percera ". Malgré sa formidable puissance, 1' " establishment " a depuis longtemps perdu le contact avec la population, surtout avec la nouvelle génération. Son incapacité à résoudre les vrais problèmes, tout particulièrement le problème arabe, eSt désormais flagrante. Le déclin du sionisme rend 1' " establishment " périmé.
Le premier brin d'herbe surgi de l'asphalte eSt le parti auquel j'appartiens. Aux élections de 1965, il s'eSt produit quelque chose qui aurait été inimaginable auparavant. Pour la première fois depuis la guerre mondiale, une mentalité politique nouvelle a osé affronter le teSt des élections. Le nouveau parti " Force nouvelle ", ou mouvement Haolam Ha%eh du nom du journal qui l'a lancé, a recueilli 1,2 % des voix répartis sur l'ensemble du pays mais davantage dans l'armée, parmi les Arabes palestiniens et dans les colonies frontalières. C'eSt une petite viétoire, bien sûr mais non négligeable et de surcroît peu coûteuse. " Force nouvelle " n'a dépensé que 40 000 livres pour sa campagne électorale, n'a promis de poSte ou de profit à personne tandis que les partis traditionnels se livraient à une orgie de gaspillage.