juive. Et puis j'avais des souvenirs personnels d'Al Koubab. J'avais pris part à la prise de ce village avec les " Renards de Sam-son Nous l'avions encerclé au cours de la nuit, nous avions tiré quelques salves; cela avait suffi. Au petit matin nous avions trouvé le village désert, les maisons abandonnées, les fours encore chauds, la nourriture sur les tables. Quelques centaines d'habitants avaient fui et étaient allés grossir les rangs des réfugiés.
J'ai pris part à de nombreuses opérations similaires et je ne peux m'empêcher d'y penser chaque fois qu'eSt évoqué le problème des réfugiés. J'eStime donc êtreTaussi|qualifié 'que n'importe qui pour faire un récit objectif de ce qui s'eSt réellement passé.
Il faut dire d'abord que cette guerre n'était pas une guerre régulière. Aucune des règles de la guerre n'y fut appliquée. C'était plutôt une collision violente entre deux mouvements d'une ferveur presque religieuse, l'un colonisateur: le sionisme; l'autre, xénophobe: le nationalisme, chacun ne pensant qu'à détruire l'autre. Ce genre de guerre dégénère facilement en bataille d'extermination.
On pourrait, en gros, diviser cette lutte en trois phases principales. Au cours de chacune d'elles, de gens quittèrent leurs foyers pour devenir des réfugiés mais c'était chaque fois pour des raisons différentes.
La première phase débuta le 30 novembre 1947, quelques heures seulement après que l'Assemblée générale de l'O.N.U. eut adopté le plan de partage. Cette phase devait durer jusqu'à la fin mars 1948. Pendant toute cette période, la guerre, du côté arabe, était menée par des troupes irrégulières de villageois primitifs qui tuèrent et mutilèrent tous les Hébreux qui leur tombaient entre les mains. Nous avons tous vu ces speftacles des têtes tranchées de nos camarades promenées dans les ruelles de la vieille ville de Jérusalem, de cadavres méconnaissables, leurs organes génitaux enfoncés dans la bouche. Si on veut comprendre ce qui s'eàt passé par la suite il faut tenir compte du choc qu'ont produit ces images sur la petite communauté hébreue de 650 000 membres placée face à l'éventualité d'une extermination totale.
Durant cette phase une certain nombre d'Arabes ont fui leurs maisons quand elles se trouvaient dans des villes ou des villages proches de centres hébreux. Ils le firent souvent sans avoir été attaqués, apparemment sur les ordres de commandants régionaux.