Je crois pour ma part qu'il eSt vain d'essayer d'établir les responsabilités respectives dans cette tragédie des réfugiés. L'exode était inévitable, tout comme la guerre le fut, pour sortir du cercle vicieux. La responsabilité incombe aux deux parties. La lâcheté, l'irresponsabilité, l'indifférence sont tout aussi coupables que l'intimidation, la manque d'humanité et la violence.
Tout au long de la guerre, les Arabes n'ont rien formulé de conStruéfif, ni en vérité jusqu'aujourd'hui. En 1949, la viétoire arabe aurait signifié la fin pour les Israéliens, un second Holocauste, une extermination totale. Du côté israélien, l'esprit colonisateur inhérent au sionisme avait été servi par la fuite des Arabes qui abandonnèrent des milliers d'habitations, des centaines de milliers d'heétares de terre, attribués aux centaines de milliers d'immigrants juifs qui se déversèrent dans le pays après 1948. Cette immigration interdisait aux Israéliens de songer même à la possibilité de les rapatrier.
De nombreuses raisons ont été avancées pour justifier la position d'Israël. Qu'elles soient légales, économiques, politiques ou, par-dessus tout, de sécurité interne, elles ne manquent pas de fondement. Mais chacune d'elles pourrait être réfutée. L'Israélien moyen croit sincèrement que si les réfugiés avaient le droit de retourner chez eux, des Arabes pleins de haine, véritable marée humaine, déferleraient sur le pays. Personnellement je crois que derrière tous ces arguments se dissimule l'idéal sioniste, celui d'un État juif et homogène " aussi juif que l'Angleterre eSt anglaise " suivant la formule favorite des chefs sionistes.
Dès les premiers jours qui ont suivi la guerre de 1948, mes amis et moi-même avons plaidé pour que soit donnée aux réfugiés la possibilité de choisir entre le dédommagement et le rapatriement. Le gouvernement israélien, lui, offrait le dédommagement sans rapatriement, ce qui était inacceptable pour les Arabes. Et le rapatriement eSt la solution la plus impopulaire qui puisse être proposée en Israël. Nous pensons que la paix dépend de la solution du problème des réfugiés. Ce geSte de réconciliation entre Israël et la