Cette guerre a créé un nouveau problème de réfugiés. L'armée israélienne a conquis à une vitesse éclair un territoire dans lequel se trouvaient déjà des centaines de milliers de réfugiés installés là en 1948.

Deux cent cinquante mille Palestiniens passèrent en Transjor-danie et devinrent - à leur tour - des réfugiés. Un nombre légèrement inférieur de Syriens quittèrent la bande étroite que l'armée israélienne occupa sur le plateau de Syrie.

Une fois de plus, l'analyse de la situation eSt difficile. Personne en Israël n'avait prévu l'entrée en guerre de la Jordanie. Il n'existait aucun plan préalable concernant les habitants des territoires conquis au cours des opérations militaires. En l'absence d'aucun plan précis, chaque commandant local agit comme il l'entendait. Certains d'entre eux, sans doute influencés par le ministre de la Défense Dayan, semblent avoir favorisé un nouvel exode arabe. Les Arabes émigrèrent de leur plein gré, en grand nombre. L'absence de débouchés économiques sur la rive oueSt du Jourdain et dans la bande de Gaza (pour lesquels les gouvernements égyptien et jordanien n'avaient pas fait grand-chose) avait déjà poussé un nombre incroyable de jeunes gens et de jeunes filles à quitter ces territoires pour aller chercher du travail au Koweit, en Arabie séoudite ou en Algérie. Ces jeunes envoyaient régulièrement une partie de leur salaire à leurs familles qui en vivaient. Les familles qui se retrouvèrent brusquement dans un territoire occupé par Israël craignirent, naturellement, que ces envois de fonds ne soient plus autorisés. Elles se hâtèrent de partir en Transjordanie alors que la route était encore libre. Un autre contingent de réfugiés semble avoir été composé de vieux groupes de réfugiés de 1948, poussés sur les ponts par des commandants israéliens jusqu'en Jordanie. Quelques milliers d'entre eux furent expulsés arbitrairement de la ville de Kalkilia et de plusieurs autres villages de la région de Latroun lorsque, sans la permission du gouvernement, quelqu'un décida de détruire ces agglomérations pour des raisons Stratégiques. D'ailleurs, par la suite, les habitants de Kalkilia furent autorisés à retourner chez eux et à reconstruire leurs maisons.

Enfin quand le triste sort des réfugiés fit son apparition à la une de tous les journaux du monde, refroidissant la sympathie de

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