tiniens - que j'avais vivement encouragés à prendre une telle initiative - ils m'en donnèrent plusieurs raisons: Ils avaient peur. Peur qu'une telle démarche ne les fasse tomber au rôle de pantin dans les mains des Israéliens. Peur d'être accusés de trahison par les autres Arabes, peur d'être expulsés par les Israéliens, comme ce fut le cas de nombreux leaders nationalistes. Ils avaient peur d'être les viétimes d'un accord entre Israël et Hussein. Enfin ils étaient convaincus qu'Israël n'était disposé à leur faire aucun cadeau.
Ces raisons étaient toutes logiques et il faut certainement un courage peu commun pour assumer de telles responsabilités au cours d'une occupation. Pourtant dans des cas aussi graves, une nation doit susciter de tels courages. En fait les raisons plus profondes de cette passivité résident dans l'hiStoire récente du peuple palestinien. Trop longtemps soumis aux gouvernements des autres, ils ont laissé les Égyptiens et les Jordaniens décider de leur sort. La Palestine n'a été qu'un ballon qui passait de mains en mains dans le jeu d'intrigues auquel se livraient les gouvernements arabes.
La population des territoires occupés eSt riche en personnalités de grande intelligence. Parmi les leaders locaux, les chefs de grande famille, les maires, les anciens fonctionnaires du régime jordanien on trouve des hommes d'une clairvoyance remarquable. Mais ils sont divisés en plusieurs tendances.
La première, c'eSt celle des Palestiniens qui se prétendent Jordaniens. Pour eux, un État palestinien n'a pas de sens. Ils veulent revenir à la Jordanie (et certains sous-entendent par là " après avoir renversé son régime "). Les " Jordaniens " sont surtout nombreux à Naplouse.
La seconde tendance, défendue surtout à Hébron et Ramallah par les chefs les plus respectés, eSt la suivante: la seule façon pour les Palestiniens de se libérer serait de prendre en mains leur destinée et de créer eux-mêmes un état palestinien qui traiterait directement avec Israël, sans passer par l'intermédiaire des États arabes qu'ils accusent d'avoir gaspillé et gâché leur existence.
Enfin entre ces deux tendances on trouve la tendance intermédiaire des hommes qui veulent bien sûr d'un État palestinien en paix'avec Israël mais qui voudraient le recevoir des mains d'Israël,