après quoi ils iraient au Caire obtenir l'accord des États arabes et recevoir de Nasser le feu vert. Si Israël avait fait une telle proposition, ce rêve serait devenu réalité. Je suis convaincu de cela, et notre plan de paix (voir appendice) a déjà été accepté par la plupart des leaders palestiniens comme base de négociations. Mais alors que certains n'hésitent pas à exprimer clairement leur volonté, ils ne parviennent pas à former un front uni palestinien pour en réclamer la réalisation. D'ailleurs, nous l'avons vu, le gouvernement israélien eSt dans son ensemble défavorable à cette idée. Il sait bien qu'une paix entre Israël et les pays arabes ne pourrait être basée que sur un retour aux frontières du 4 juin 1967. Or, ces frontières, pas un seul ministre du cabinet israélien ne serait prêt à les rétablir.
En avril 1969, Golda Meir déclarait que les frontières de mai 1967 étaient " mortes autant que les lignes de partage de 1947
Bien avant cela, l'état d'esprit de la population des territoires occupés avait changé et une véritable opposition s'était constituée. Seul un Moshé Dayan suprêmement dédaigneux de l'expérience d'autrui pouvait croire que les Palestiniens se soumettraient indéfiniment à cette occupation, aussi " libérale " soit-elle. Un Arabe de Jérusalem déclarait à ce sujet: " Si j'ai une écharde dans l'œil, peu m'importe qu'elle soit de fer ou d'or I "
L'occupation la plus intelligente ne va pas sans humiliation. L'humiliation engendre le sabotage qui entraîne les représailles lesquelles provoquent la terreur d'où découle la contre-terreur. Et voilà comment se crée un nouveau cercle vicieux.
Il y a un an de cela, au cours d'une rencontre avec les notables de Naplouse, je demandais s'ils avaient des sujets de plaintes définies à formuler. Ils me répondirent que leur seul sujet de plainte était le fait même de l'occupation. Il y a deux semaines, j'ai posé la même question aux mêmes notables. Us m'ont répondu par une multitude de plaintes précises. Us accusent les Israéliens d'avoir arrêté plus de 5 00 personnes, à Naplouse, sans leur faire de procès et d'avoir systématiquement torturé les suspefts pour en obtenir des informations. Vingt immeubles ont été dynamités en signe de représailles contre les familles des suspeâs. Plusieurs leaders