terroristes et de saboteurs. Je ne ferai pas une étude sémantique pour les définir. Contentons-nous simplement de remarquer que chaque fois qu'il s'agit de votre propre pays ce sont des combattants pour la libération mais dès qu'il s'agit de l'adversaire, ce sont des terroristes.
Avant la guerre ces organisations étaient un fantôme - tel celui du père de Hamlet - le fantôme du nationalisme qui se refusait à mourir. Coupées du monde arabe, également irritantes pour les " establishments " arabe et israélien, elles étaient condamnées à servir d'instruments à la politique syrienne. Leur puissance militaire et politique était négligeable mais elles avaient réussi, nous l'avons vu, à provoquer une réaftion en chaîne qui nous avait menés jusqu'à la guerre des Six jours.
Cette guerre devait être décisive pour les organisations terroristes dont elle a fait une des principales forces du monde arabe, la seule qui réussissait à sauver l'honneur arabe et l'on sait l'importance de l'honneur et de la dignité dans la culture des sociétés arabes. La débâcle retentissante qui suivit la guerre des Six jours avait détruit trois années de vantardise exacerbée. L'efficacité arabe, son courage, ses prouesses militaires, tout cela devenait l'objet des moqueries universelles. L'honneur semblait irrémédiablement perdu. C'eSt alors qu'un petit groupe de combattants reprit - avec des moyens rudimentaires - la lutte contre l'ennemi vi&orieux. Ils furent accueillis dans le monde arabe avec l'admiration qu'on imagine. Le fait que du point de vue militaire leur combat était désespéré ne diminua en rien l'admiration qu'il suscita, bien au contraire.
De plus, jusqu'au mois de juin 1967, ces organisations s'étaient battues dans le seul but de détruire Israël. Cet objeftif ne pouvait pas être approuvé par la communauté mondiale qui avait accepté l'exiâtence d'Israël de jure - ni d'ailleurs par le monde arabe qui, lui, en dépit de toutes les protestations, l'acceptait de faffo.
Depuis le mois de juin 1967 ces organisations se battent aussi pour la libération des territoires occupés dont personne dans le monde ne pense qu'ils sont la propriété d'Israël. Ainsi reçoivent-ils aujourd'hui en tant que résistants une importante aide matérielle et rallient-ils des sympathies auxquelles ils n'auraient jamais pu aspirer à l'époque où ils passaient pour ceux qui veulent saborder