d'apprendre que chaque année environ cinq mille Israéliens d'origine marocaine se rendaient au Maroc, fait peu connu en Israël.

Au Waldorf, on nous reçut avec le plus grand respect. Une élégante suite et deux chambres avaient été préparées à notre intention. Nous décidâmes que Matti s'installerait dans la suite, qui nous servirait provisoirement de quartier général.

Les jours suivants furent parfaitement frustrants. On avait mis une limousine à notre disposition, en nous disant de faire ce que nous voulions. Mais nous n'avions aucune idée du programme. On nous avait seulement laissé entendre qu'un membre de l'entourage du roi se mettrait en rapport avec nous en temps utile et nous donnerait tous les détails. Sa Majesté, nous dit le jeune homme, arriverait à Washington dans quelques heures pour voir le président. Peut-être serions-nous appelés dans la capitale fédérale, ou peut-être nous demanderait-on de rester à New York jusqu'à l'arrivée du roi, quelques jours plus tard. La visite du souverain aux États-Unis ne durerait qu'une semaine, et il nous recevrait dès qu'il le pourrait.

Les heures passaient, et rien ne se produisait. Comme nous attendions un coup de téléphone, nous n'osions pas quitter notre résidence de luxe. On nous servait les repas les plus somptueux, dignes de rois et de leurs convives. Comme nous étions décidés à garder notre visite secrète jusqu'à ce que le souverain nous autorise à l'annoncer, nous ne pouvions pas entrer en contact avec nos amis dans la ville. Nous nous trouvions volontairement incarcérés dans une cage dorée.

La journée s'écoula, puis une autre, et encore une autre. Notre seul réconfort était de rencontrer tous les jours Khaled Al Hassan, qui était descendu incognito au même hôtel, et avec qui nous partageâmes plusieurs repas.

Khaled, comme son frère Hani, est l'une des têtes pensantes de l'OLP, un diplomate-né, un des fondateurs du Fath. C'est aussi un homme d'affaires prospère, et tout à fait conventionnel. Je souris le lendemain quand je vis une

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