hommes et femmes. Etait-ce responsable de leur conseiller d'entrer dans une zone de guerre?
D'un autre côté, en ces jours difficiles, en pleine guerre de libération palestinienne, il est très important que les fils reliant encore Israéliens et Palestiniens ne soient pas rompus, comme le souhaiteraient les extrémistes des deux côtés. Il est également important de montrer aux Palestiniens qu'il y a des forces de paix israéliennes qui désirent exprimer leur solidarité pendant ces heures les plus difficiles.
Ces arguments ont gagné. Il a été décidé de mobiliser par téléphone les militants qui étaient prêts à quitter leur travail un jour de semaine et à prendre part à l'action. En deux heures, 20 volontaires se sont présentés et donc, vendredi, nous sommes partis de Tel-Aviv dans un minibus conduit par un Arabe israélien. A partir de Jérusalem, un autre contingent conduit par le groupe des Rabbins pour les Droits de l'Homme a également pris la route.
Nous sommes arrivés à Hares sans encombre. Sur le chemin, nous n'avons rencontré aucun barrage de l'armée. Même le barrage qui pendant des années a été installé sur la Ligne Verte, près de Kafr-Kassem, avait mystérieusement disparu.
Nous sommes entrés à pied dans le village, grimpant sur la colline, traversant un champ de désolation: de vieux oliviers arrachés, d'anciennes rangées de maisons détruites, apparemment pour permettre à l'armée de tirer sans obstacle.
Nous entendions les prières du vendredi venant de la mosquée alors que nous traversions à pied le village tranquille et le quittions par la porte occidentale, en route vers les plantations. Là, l'armée, avec des jeeps blindées et des soldats lourdement armés, nous a arrêtés. Un commandant inflexible (peutêtre un lieutenant-colonel, la veste pare-balles rendant son identification difficile) a rempli rapidement un formulaire tout prêt, signé d'avance par le commandement central pour toute éventualité, déclarant les plantations de Hares "zone militaire fermée". On nous a dit de partir.