à Massada, qui aboutit à l'élimination virtuelle de la présence juive dans la région jusqu'au début des années 1900.
Je sais qu'il existe des différences importantes entre les colonies. Il y a Kfar Darom, une minuscule colonie fortifiée et isolée au milieu d'un million deux cent mille Palestiniens, dominant les destinées de la bande de Gaza: une épine dans le pied.
Et puis il y a la "colonie juive d'Hébron", quelques dizaines de familles fanatiques au milieu de 160 000 habitants. Dans la "partie juive" d'Hébron vivent 40 000 Palestiniens, condamnés au couvre-feu à chaque fois que l'un de vos enfants renverse un étal au marché.
Complètement différentes sont les colonies de standing. Elles n'ont pas été établies pour hâter la venue du Messie, mais pour profiter du bon air et du paysage ("Que/ beau minaret dans le village en face!"). Leurs habitants n'ont rien en commun avec les fanatiques violents de Ma'aleh Amos ou de Yitzhar. Pour l'instant, la mort éclipse leur qualité de vie.
Ma'aleh Adumim, dont la superficie dépasse officiellement celle de Tel-Aviv, a été fondée par l'archi-colon Teddy Kollek, afin d'étendre son fief. Kiryat Sefer, une autre grande commune, a été fondée par la coalition afin d'acheter les voix des orthodoxes, qui peuvent y acquérir des demeures luxueuses pour deux fois rien.
Différentes sortes de colonies, différentes nuances de colons. Pourtant elles ont toutes quelque chose en commun: chaque colonie est une mine sur la route de la paix. Vous vous maintenez sur des terres appartenant au peuple palestinien, sur des terres volées, et vous consommez l'eau dont un autre peuple a besoin pour son existence même. Vous dominez le paysage, symboles de l'occupation. Les urbanistes ont élaboré la carte des colonies dans le but de démembrer les territoires palestiniens.
Dès lors, le soulèvement des Palestiniens n'était qu'une question de temps. C'est comme une particule étrangère qui a pénétré dans le corps: le corps mobilise toutes ses ressources pour l'expulser. Les Palestiniens considèrent leur lutte comme une guerre de libération, dont le but premier est de vous chasser dehors.