23 décembre 2000
"La guerre est trop importante pour être confiée aux généraux", disait Georges Clemenceau, Premier ministre français pendant la Première Guerre mondiale. Il savait de quoi il parlait, même s'il ne connaissait ni Shaul Mofaz ni Bugi Ya'alon.
"La paix est trop importante pour être confiée aux politiciens", pourrait-on dire aujourd'hui au vu de notre campagne électorale actuelle.
Depuis la déclaration de Barak disant qu'il démissionnait pour ne pas démissionner, des choses étranges sont survenues. Elles ont un dénominateur commun: la paix n'intéresse pas les politiciens, mais elle sert de gadget électoral commode.
L'artisan de la paix Netanyahou: Comme un fantôme, il est sorti de nulle part, il a fait des ravages et est retourné nulle part. Pendant ce temps, il a répandu des clichés à son sujet, dans lesquels la paix figurait au premier rang. Il sauvera Israël et apportera la paix. Quelle paix? La paix avec qui? La paix comment? Il ne l'a pas dit. Puis, soudain, il est parti, emportant sa paix avec lui, en attendant de la relancer plus tard.
L'artisan de la paix Sharon: Au centre de ce tumulte, face à la menace Netanyahou, Ariel Sharon a saoulé le pays avec le slogan "Seul Sharon peut apporter la paix". Sharon? La paix? Difficile d'imaginer quelqu'un de mieux approprié. Sa poignée d'admirateurs le considèrent comme l'homme d'expérience. Expérience, en effet: l'assassinat de civils au-delà de la frontière par l'Unité 110, le massacre de Kibia ; le massacre systématique dans la Bande de Gaza, où tout "terroriste" pris vivant était exécuté sur place ; la guerre du Liban ; les massacres de Sabra et Chatila. Cela représente beaucoup d'expérience. Mais cette vaste expérience ne comprend même pas un seul acte de paix, pas un seul discours indiquant un intérêt réel pour le sujet. Quand