Permettez-moi de rappeler ici que ce problème - comme presque tous les problèmes humains - peut trouver une solution. Celle-ci ne satisfera complètement ni l'une ni l'autre partie, mais toutes deux seront capables de vivre avec. J'exposerai bientôt cette solution {"une solution morale, juste, pratique et acceptée conjointement", je crois) dans ces colonnes. Mais même cette solution demande, de la part des deux parties, une somme immense de bonne volonté, un désir sincère de réconciliation, de la sensibilité et du tact. En bref, c'est l'absence de ces qualités mêmes qui inquiète dans la déclaration péremptoire et condescendante de Amos Oz et consorts, les sages mythologiques de la "gauche sioniste", publiée la semaine dernière (le 02.01.01) dans Ha'aretz, excluant tout compromis sur ce sujet.

Un dentiste ne soignerait pas les racines d'une dent en état d'inflammation. Il soignerait l'inflammation d'abord. C'est encore plus vrai quand on soigne une "dent" qui cause une grande douleur à deux personnes en même temps. D'abord il faut traiter les problèmes cruciaux - Jérusalem, le Haram alSharif-Mont du Temple, les colonies, la sécurité, les frontières avant que s'instaure un climat propice à une solution du problème. Et sans une solution au problème des réfugiés, personne n'annoncera la fin du conflit.

Ehoud Barak, une personne dénuée de toute compréhension de la question israélo-palestinienne, entouré par des généraux et des gens des services de sécurité qui comprennent encore moins, a soulevé la question de la "fin du conflit" parce qu'elle répond aux angoisses profondes et fondamentales de nombreux Israéliens et, par conséquent, est bien reçue dans l'opinion publique israélienne. Comme un enfant craquant une allumette près d'un bidon d'essence, il n'en a pas mesuré les résultats prévisibles.

Quant au fond du problème, une déclaration de "fin du conflit" ne veut rien dire. Si les racines du conflit ne sont pas éradiquées, la déclaration est inutile. Si elles le sont, elle n'est pas nécessaire.

Prenons par exemple le conflit franco-allemand. A la fin de la Première Guerre mondiale, dans laquelle il y a eu des millions

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