de morts des deux côtés, les Allemands vaincus ont été contraints à Versailles de signer un traité de paix déclarant, concrètement, la fin du conflit. Le traité amputait l'Allemagne de vastes territoires, lui imposait de payer des réparations énormes et déclarait que la responsabilité du conflit reposait sur elle seule.
Le traité de Versailles a joué un rôle majeur dans l'ascension d'Adolf Hitler. De sa voix hystérique, il hurlait sans cesse contre "14 années de disgrâce, 14 années de honte!" et réclamait que les "criminels allemands de Versailles" soient traduits en justice.
Le résultat a été la Deuxième Guerre mondiale qui a fait des dizaines de millions de tués. Après cette guerre, tout le monde a été beaucoup plus raisonnable. On n'a pas signé un autre traité et on n'a pas annoncé "la fin du conflit". Au lieu de cela, une réalité totalement nouvelle a été créée: l'Europe a été unifiée, les économies liées entre elles, les armées affiliées à l'OTAN, les frontières pratiquement abolies. Désormais un Allemand peut résider en France et un Français en Allemagne sans même besoin de passeport. Le conflit qui avait duré des centaines d'années est arrivé à sa fin sans qu'aucune déclaration n'eût été nécessaire.
Autre événement encore plus poignant: quand les Allemands ont accepté de payer des Wiedergutmachung (réparations) à Israël, ils n'ont pas demandé une déclaration de "fin de conflit". Si Ben Gourion et Sharett avaient signé une telle déclaration, ils auraient été mangés tout crus. Mais l'apport des réparations a créé un climat qui a mis fin au conflit - et cela moins de 10 ans après l'Holocauste!
Si Barak avait honnêtement cherché une fin au conflit, il aurait abordé le problème tout à fait différemment. Au lieu de faire le marchand de tapis, tentant d'obtenir le plus en payant le moins, il aurait proposé un accord susceptible de répondre autant que possible aux aspirations du peuple palestinien. Un Etat libre de Palestine, une frontière ouverte entre les deux Etats, une capitale partagée à Jérusalem, un "partenariat" au lieu d'une "séparation", une économie palestinienne florissante et le sentiment que tout le monde retire quelque chose du