fin de notre Etat! La fin des espoirs de générations entières! Un deuxième Holocauste!
Il semble que l'abîme soit impossible à combler. Les Arabes exigent que chaque réfugié palestinien retourne dans ses foyers et s'installe en Israël. Les Israéliens s'opposent farouchement au retour d'un seul réfugié. De chaque côté, c'est tout ou rien. Ainsi se présente le chemin vers la paix.
Ci-dessous, je vais essayer de montrer que l'épouvantail n'est qu'un épouvantail, que même ce douloureux problème peut être résolu, qu'un compromis équitable peut être trouvé et déboucher sur une réconciliation historique.
Si le problème des réfugiés provoque des émotions aussi profondes, c'est parce qu'il touche aux racines du conflit entre les deux peuples.
Le conflit trouve son origine dans le choc historique entre deux grands mouvements nationaux. L'un d'eux, le sionisme, cherchait à établir un Etat pour les juifs, afin que, pour la première fois après des milliers d'années, ils puissent être maîtres de leur propre destin. Pour atteindre ce but, le sionisme a complètement ignoré la population vivant dans le pays. Il envisageait un Etat national homogène, sur le modèle européen de la fin du XIXe siècle, sans aucun non-juif, ou à la rigueur le moins possible de non-juifs.
Le mouvement national palestinien exprimait la lutte des Arabes natifs du lieu pour la liberté et l'indépendance nationale. Il s'opposait avec véhémence à la venue dans leur patrie d'un autre peuple. Comme l'écrivait à l'époque le dirigeant sioniste Zeev Jabotinski, tout autre peuple aurait réagi de la même façon.
Si on ne comprend pas cet aspect du conflit, les événements conduisant à la création du problème des réfugiés ne peuvent pas être compris.