l'occasion - si elle existait - de signer la paix avec le monde arabe dès 1949.
Au cours de la guerre de 1967, certains événements se sont répétés. Des centaines de milliers de Palestiniens ont été expulsés, par la force ou l'intimidation, des territoires près du Jourdain (les énormes camps de réfugiés près de Jéricho) et près de la Ligne Verte (les camps de Tulkarem, Kalkilia et Latran).
D'après les statistiques officielles de l'ONU, le nombre des réfugiés s'élève aujourd'hui à 3,7 millions, un chiffre plausible étant donné le fort taux de natalité. Ces réfugiés sont pour la plupart disséminés dans les pays voisins d'Israël, y compris la Cisjordanie et la bande de Gaza.
Du côté israélien, le problème des réfugiés a soulevé des craintes bien enracinées, résultat des premiers jours suivant la guerre de 1948. Le nombre des juifs dans le nouvel Etat n'avait pas encore atteint le million. L'idée que 750 000 Arabes pourraient rentrer sur le territoire israélien et le submerger tel un déluge provoqua la panique.
Cette vision apocalyptique est devenue un abcès de fixation dans le sentiment national des Israéliens. Même aujourd'hui où la situation démographique est tout à fait différente, on trouve cet état d'esprit lors de toute discussion sur le sujet. Sur ce point, il n'y a aucune différence entre la "gauche" et la "droite". Il suffit simplement de mentionner le problème des réfugiés pour que des écrivains comme Amos Oz réagissent de la même manière qu'Ariel Sharon et pour qu'un "nouvel historien" comme Benny Morris profère des opinions semblables à celles d'un partisan des mêmes bons vieux mythes qu'il a lui-même aidé à déboulonner.
Que le fait d'évoquer le problème maintenant émeuve la plupart des Israéliens du "camp de la paix" jusqu'aux racines de leur âme n'est pas étonnant. "Nous pensions que le problème était résolu", s'exclament avec colère la plupart d'entre eux, accusant les Palestiniens de tromperie, comme s'ils avaient soudain mis