Personne ne prétend qu'Israël, qui vient juste d'absorber avec succès un million de nouveaux immigrants de l'ancienne Union soviétique, est incapable économiquement d'absorber un nombre raisonnable de réfugiés. L'argument avancé, que le retour de quelque nombre que ce soit de réfugiés changera le caractère national démographique de l'Etat, est clairement idéologique et démographique.
Pour preuve de son irrationalité, il suffit de rappeler que l'extrême droite israélienne demande l'annexion de la partie arabe de Jérusalem-Est et est toute prête à accorder la nationalité israélienne au quart de million d'Arabes qui y vivent. L'extrême droite demande également l'annexion de gros "blocs de colonies" qui incluent de nombreux villages arabes, sans se préoccuper le moins du monde de l'augmentation du nombre des citoyens arabes d'Israël que cette annexion entraînerait.
Il n'est pas inutile non plus de se souvenir qu'en 1949 le gouvernement de David Ben Gourion et de Moshe Sharett offrait de reprendre 100 000 réfugiés. Quelles qu'aient été ses motivations, et même si ce n'était qu'une manœuvre diplomatique, cette proposition constituait un précédent important. Comparé à la population juive en Israël à cette époque, ce nombre équivaut à 800 000 aujourd'hui. Comparé au nombre de réfugiés à cette époque, il équivaut à un demi-million actuellement.
La question décisive est: combien peuvent revenir? Les minimalistes parlent d'environ 10 000, les maximalistes d'environ un demi-million. Moi-même je propose un quota annuel de 50 000 pendant 10 ans. Mais ceci est sujet à négociations qui doivent être conduites dans un esprit de bonne volonté, avec l'intention de donner une issue favorable à ce douloureux problème, en gardant toujours à l'esprit qu'il concerne le sort d'être humains vivants qui méritent d'être réinsérés après 10 années de souffrances.
Un million cent mille citoyens palestiniens arabes vivent actuellement en Israël. L'augmentation de ce nombre à 1,3 million ou même 1,5 million ne changera pas fondamentalement l'image démographique, surtout quand Israël absorbe plus de