dansé de joie. La fin de l'ère du Likoud! Le début d'une ère de paix! Mais dans la courte période qui a suivi, Barak a détruit tout ce qui pouvait l'être: le processus de paix, les avancées de Rabin, le moral national, la confiance et la bonne volonté des Palestiniens.
Comment a-t-il pu faire cela? Il n'a pas rendu aux Palestiniens la moindre parcelle de territoire, violant systématiquement et ostensiblement les accords d'Oslo (le troisième retrait). Il a développé les implantations à un rythme effréné, construit sans compter des routes de contournement pour annexion, tenté de dicter aux Palestiniens les termes de la capitulation. Il a détruit la confiance qui s'était créée avec beaucoup de difficultés entre Rabin et Arafat, décrivant le leader des Palestiniens comme une personne terrible en compagnie de laquelle il souffre constamment (comme il l'a dit cette semaine à la télévision dans un discours électoral). Et enfin il a envoyé Sharon - oui, le terrible Sharon de sa propagande électorale - à Haram al-Sharif, accompagné par 2 000 policiers, déclenchant ainsi de ses propres mains la violente Intifada. Maintenant il a débuté sa "campagne d'élimination" et l'étouffement des villes et villages arabes, ce qui avoisine le crime de guerre.
On peut compter un à un tous ces péchés mais le pire de tous est impardonnable: il a fait que les Israéliens haïssent la paix. Il a donné l'impression mensongère qu'il avait tout tenté pour bâtir la paix, "pierre par pierre", fait des concessions inouïes, brisé tous les tabous, et qu'en retour les Palestiniens avaient ouvert le feu et répandu le sang. Cela signifie qu'il n'existe aucun "partenaire", que la paix est une illusion, qu'Oslo a été une terrible erreur. Dans ce cas, pourquoi diable ne pas voter pour Sharon?
La vérité est différente, évidemment. Pendant un an et demi, Barak a conduit le train national sur les rails posés par Sharon qui en a élaboré les plans, afin de réduire en pièces les territoires palestiniens et d'interdire toute possibilité de paix. Barak s'est saisi des plans de Sharon sous les noms de code de "blocs d'implantations" et a tenté de les imposer aux