tous contre nous. Comme l'exprime une chanson populaire israélienne: "Tout le monde est contre nous, mais on s'en fiche éperdument", ou, pour citer la Bible: "Le peuple doit demeurer seul" (Les Nombres 23, 9)

6. Quelle est sa conception du sionisme? Sharon poursuit la

ligne classique de Ben Gourion, c'est-à-dire celle d'un Etat ethnique juif sans frontières fixes, qui utilise toutes les occasions pour s'étendre et s'implanter. Cette conception a été brillamment exprimée par Moshe Dayan dans une fameuse oraison funèbre après qu'un de ses amis eut été tué par des Arabes: "Qui

sommes-nous pour nous dresser contre leur haine?... Devant leurs yeux, nous avons transformé en notre propriété les terres et les villages dans lesquels eux et leurs ancêtres avaient vécu... Nous sommes une génération de colons, et sans le casque d'acier et le canon nous ne pouvons pas planter un arbre ni bâtir une maison. Ne reculons pas quand nous voyons la haine qui fermente et s'est incrustée dans la vie de centaines de milliers d'Arabes qui sont autour de nous. Ne fermons pas les yeux afin que notre main ne faiblisse pas. C'est le destin de notre génération, le choix de notre vie: être préparés et armés, forts et durs, sinon l'épée glissera de nos mains et notre vie sera balayée". Et,

pour qu'il soit bien compris que ceci n'est pas seulement le destin de notre génération, Dayan a renchéri, dans un autre discours, devant un rassemblement de jeunes sur le Golan: "Ne

laissons aucun juif dire: Ceci est la fin de notre tâche. Ne laissons aucun homme dire: Nous arrivons au bout du chemin. Non, en aucune circonstance. C'est un processus qui s'est poursuivi pendant des centaines d'années. Nous devons y prendre notre part, autant que possible, mais ne pas dire: nous y sommes, nous avons terminé".

7. Peut-il faire la paix? Le monde attend toujours l'homme de droite qui fera la paix. Cette action est facile, parce que l'homme de droite entraîne son camp avec lui pendant que le souüen de la gauche est assuré. (Pour la même raison, il est plus facile à un gouvernement de gauche de faire la guerre ou de briser les grèves). L'exemple de Charles de Gaulle conduit les gens à penser qu'un général de droite est la personne idéale pour faire la paix. Mais Sharon n'est pas de Gaulle. Son univers

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