Cessez-le-feu: le côté palestinien

Ce tableau général peut convaincre beaucoup de Palestiniens que l'Intifada est en train de gagner et qu'elle vaut les terribles souffrances qu'elle entraîne pour le peuple palestinien.

Conclusion: il ne faut pas l'arrêter (sinon pour des buts tactiques de courte durée) à moins que les Palestiniens en tirent des bénéfices politiques significatifs allant au-delà du gel des colonies. Cela signifie: le début de vraies négociations, qui conduiront à la création de l'Etat de Palestine sur toute la rive occidentale et la bande de Gaza, à la souveraineté sur JérusalemEst, à l'évacuation des colonies et à une solution raisonnable du problème des réfugiés. Sharon ne l'imaginerait pas un instant.

En l'absence d'un tel espoir ("la lumière au bout du tunnel"), une grande majorité de l'opinion palestinienne soutiendra la poursuite de l'Intifada, y compris les attaques à l'intérieur d'Israël, même si le prix est presque insupportable. Aucun responsable palestinien ne pourra faire abstraction de cet état d'esprit de l'opinion publique, qui encouragera aussi les organisations extrémistes à agir pour gagner le soutien populaire.

Cessez-le feu: le côté israélien

Du côté israélien, non plus, il n'y a aucune envie de soutenir le cessez-le-feu indéfiniment. Le principal acteur sur scène est l'énorme lobby des officiers de l'armée, à la fois les anciens et ceux en exercice, qui domine les partis importants, les médias et qui, en fait, dirige l'Etat.

Comme leurs collègues américains au Vietnam et français en Algérie, nos généraux ne peuvent pas admettre le fait qu'ils soient en train d'être vaincus par les "indigènes" méprisés, qui manquent à la fois de moyens et d'expérience. Ceci, on peut le comprendre, est insupportable pour eux. Comment peuvent-ils accepter qu'Arafat dicte le cours des événements au puissant Israël, le même Arafat qui a été sorti du Liban par Sharon et qui, selon le ministre de la Défense Fouad Ben Eliézer, un général

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