bonne place à ce moment précis, parce que pour nous la Maison de l'Orient était un symbole de la lutte pour la paix.

A plusieurs reprises, quand les démagogues d'extrême droite en Israël ont essayé de remporter une victoire dérisoire en "fermant la Maison de l'Orient", j'étais avec les militants pacifistes qui se sont précipités vers le bâtiment afin d'exprimer notre solidarité avec ses défenseurs. De nouveau, nous nous sommes retrouvés sur ces marches-là, Israéliens et Palestiniens ensemble, tandis que dans la rue les kahanistes marchands de haine hurlaient leurs slogans sanguinaires, sous la protection de la police des frontières.

Combien d'heures n'avons-nous pas passées dans ce bâtiment avec celui que l'on ne peut oublier, Fayçal Husseini, en discutant de la paix, de Jérusalem uni qui sera réellement "nôtre" - à nous, Israéliens et Palestiniens -, du problème des réfugiés, pour lequel les solutions proposées par Fayçal étaient étonnamment modérées et intelligentes, des frontières, des colonies, des relations qui dureront des générations?

Combien de manifestations pour la paix n'avons-nous pas programmées dans ce bâtiment, contre les colonies provocatrices à Djebel Abou-Ghneim ("Har Homa") et Ras-al-Amud, pour la libération des prisonniers palestiniens? Combien de fois n'y avons-nous pas fait la fête, pour un concert commun de musiciens palestiniens et israéliens, pour le mariage d'un ministre palestinien? Toujours ensemble, côte à côte, avec respect mutuel et en toute égalité.

La "conquête" de ce bâtiment est un acte cynique, perfide, stupide, démoniaque et désastreux.

C'est un acte cynique, parce qu'il utilise le terrible attentatsuicide au restaurant de Jérusalem, la souffrance des familles et la colère du peuple, pour faire quelque chose qui n'a absolument rien à voir avec "le combat contre le terrorisme". L'extrême droite, dirigée par Sharon, Landau et Cie, n'attendait qu'une occasion pour faire ce qu'elle voulait. Le sang a servi de prétexte.

C'est un acte perfide, parce que c'est la violation brutale d'une promesse solennelle. Le ministre des Affaires étrangères

125