Voyons maintenant les faits (je ne compare pas la description de Ben-Ami à celle des Palestiniens, je me réfère seulement à la description de celui-ci):
Quand Barak s'est présenté au début de 2001, il a offert aux Palestiniens 65% des territoires (ce qui représente 14,5% du Grand Israël sous mandat).
Au printemps 2000, quand les négociations ont commencé à Stockholm, les Israéliens demandaient 12% des territoires (sans échange de terres) en plus de "positions de sécurité" dans la vallée du Jourdain (en fait une annexion de 10% supplémentaires et un contrôle israélien sur les rives du Jourdain (coupant effectivement la Cisjordanie du Jourdain). Barak s'est refusé à toute discussion sur Jérusalem et a refusé de seulement mentionner la ville comme sujet de discussion. Le raffiné AbouAla a dit à Ben-Ami: "Shlomo, remportez les cartes".
L'étape suivante a été Camp David en juillet 2000. Nous savons, par Robert Malley, l'assistant de Clinton, qu'Arafat a été contraint, contre sa volonté, d'y aller. Il croyait, à juste titre, qu'il s'engageait dans un piège. Barak et Clinton étaient comme les deux branches d'un casse-noisettes ayant l'intention de l'écraser (comme je l'ai écrit à l'époque). Le seul but d'Arafat était de s'en sortir indemne et entier. Barak, dont le gouvernement avait déjà commencé à se désagréger, avait l'intention d'obliger Arafat à signer un accord qui lui permettrait d'être réélu. Clinton voulait aider son épouse qui attendait depuis longtemps son élection au Sénat avec les votes juifs.
Les Israéliens ont mis sur la table l'annexion à 12% de la carte. Oralement, ils laissaient entendre qu'ils étaient prêts à descendre à 8-10%, en plus de leur demande de contrôle "temporaire" sur la vallée du Jourdain. Les Palestiniens avaient déjà appris la valeur des promesses orales depuis le "troisième désengagement" qui, pour l'heure, n'avait pas encore eu lieu.
Petit à petit, Jérusalem a fait surface en tant que question centrale. L'offre de Barak était très différente de l'impression créée en Israël. Il voulait concéder aux Palestiniens le contrôle