ne pourraient pas franchir le fossé culturel et simplement comprendre le langage du dirigeant palestinien. Ce phénomène existe aussi dans les relations entre Américains et Japonais, pour prendre un exemple. Quand Arafat exprima poliment un refus, dans un langage qui serait clair pour n'importe quel Arabe, ils comprirent qu'il avait accepté et furent choqués de découvrir le jour suivant qu'il avait dit "non".
L'ignorance de Ben-Ami atteint un sommet quand il dit: "A ce moment-la (le moment n'a aucune importance) j'ai compris qu'ils (les Palestiniens) n'étaient pas Sadate". Sadate? Le dirigeant égyptien a demandé et obtenu la restitution de chaque parcelle de son territoire, le démantèlement de toutes les colonies qui s'y trouvaient, y compris la ville de Yamit. Il n'aurait jamais été d'accord avec les sortes de concessions faites par Arafat.
Après l'échec de Camp David à la suite de ce qui apparaissait aux Palestiniens comme les offres humiliantes de Barak et de son mépris pour les concessions à long terme qu'ils avaient faites et mises sur la table, l'Intifada s'est déclenchée. Cela a complètement changé les règles du jeu. Néanmoins, Clinton a présenté son propre plan. Il lui restait moins d'un mois de présence au pouvoir et aucun moyen de s'assurer que les Israéliens respecteraient la partie de ses propositions les concernant.
Que proposait-il? Annexion par Israël de 2 à 3% de la Cisjordanie en échange d'un territoire israélien égal à 1% de la Cisjordanie. Alternativement, annexion de 6% par Israël contre 3%. Division de Jérusalem: tout ce qui est juif à Israël, tout ce qui est arabe à la Palestine. Le Mur occidental et le Saint des Saints (en d'autres termes le Mont du Temple) à Israël. Le retour d'un nombre minimum de réfugiés en Israël, "en accord avec le droit israélien". Contrôle militaire de la vallée du Jourdain pendant trois ans, présence militaire pendant trois années supplémentaires.
Les deux parties ont présenté plusieurs pages de réserves. Avec une grande agilité verbale, Ben-Ami prétend que les