se plaindre comme le défunt Spiro Agnew22 du fait que "les salauds ont changé les régies!"
Le président veut construire une large coalition mondiale pour sa guerre, même plus puissante et plus glorieuse que celle que son père avait mise sur pied pour la guerre du Golfe. Pour cela, il doit avoir le soutien de presque tous les gouvernements arabes et musulmans. Ils lui disent que le bain de sang israélopalestinien représente un obstacle majeur. La chaîne de télévision Al-Jazira émettant depuis le Qatar apporte dans des millions de foyers les images quotidiennes de soldats israéliens tuant et opprimant des frères arabes. Si l'Amérique veut gagner les masses arabes à l'idée de la guerre, cela doit cesser.
Les conseillers du président le comprennent bien. Ils disent à Israël de bien vouloir se tenir à l'écart, de rester sage, de bien se conduire, d'arrêter de tirer et de revenir aux négociations avec les Palestiniens. Et quand l'Amérique veut quelque chose, veut réellement quelque chose, personne ne peut dire non, pas même Sharon, le héros.
La question est de savoir si les Américains se contenteront de quelques démonstrations tape-à-l'oeil, telles que la rencontre Arafat-Pérès, ou s'ils exigeront cette fois une solution véritable au conflit qui provoque tant de colère et de haine envers l'Amérique dans le monde arabe, pour la plus grande joie de Ben Laden & Co.
Après la guerre du Golfe, les Américains ont organisé la Conférence de Madrid. S'ils organisent maintenant une nouvelle conférence de paix internationale et envoient une force de paix internationale en Palestine, la tragédie aura peut-être au moins un effet collatéral positif. Comme le disait Samson aux Philistins: "De la force naît la douceur".
22.Vice-président républicain des Etats-Unis de 1968 à 1972 (président: Nixon).