tranquillement et lentement jusqu'à atteindre un point critique et rompre le barrage.
Washington a réalisé que Ben Laden exploitait cette colère massive et adoptait le problème palestinien pour s'assurer le soutien des masses arabes et musulmanes pour ses objectifs. Pour combattre Ben Laden, les Américains doivent contenir les vagues de colère et apaiser les gens. A cette fin, ils doivent trouver une solution acceptable pour les Palestiniens et pour le reste des nations arabes et musulmanes.
Les dirigeants arabes ont alerté Washington. Les masses en colère dans leurs pays s'identifient à Ben Laden. Ils mettent en danger tous les rois et présidents pro-américains. Pour sauver ces derniers, une solution doit être trouvée au problème palestinien.
Le message a été compris à Washington. Bush a commencé à parler d'un Etat palestinien. Colin Powell a parlé d'une solution au conflit. Allant plus loin que tous les autres, le principal porte-parole de la Guerre Contre la Terreur, le Britannique Tony Blair, avec Arafat à ses côtés, a fait une déclaration clairement pro-palestinienne. Arafat, avec sa finesse habituelle, a compris immédiatement la signification historique du moment et a été le premier à sauter dans le train américain en marche. Sharon, pendant ce temps, comparait Bush à Chamberlain.
Le gouvernement Sharon-Pérès considère cela comme une catastrophe. Toute solution américaine conçue dans ces circonstances ne pourra que ressembler aux directives formulées par Clinton à la fin de son mandat de président: un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale, avec le Mont du Temple pour les Palestiniens et le Mur occidental pour les Israéliens, un retour aux frontières de la Ligne Verte avec un échange territorial minimal, l'évacuation de toutes les colonies (excepté les rares qui ont été incluses dans l'échange territorial après accord). Chaque détail de ce plan porte un coup au cœur de Sharon.
Il espère encore que, avec l'aide du Congrès et de l'establishment juif américain, il pourra contrecarrer ce plan. Une courte visite en Amérique m'a cependant convaincu qu'il s'accroche à