5 janvier 2002
Le refus de la guerre civile
"Vous n'êtes pas sérieux", disaient les Algériens aux respon¬
sables de l'OLP. " Vous devez tuer vos opposants!"
C'était il y a des années. Les responsables de l'OLP avaient demandé leur avis à leurs frères victorieux, les vétérans du Front algérien de Libération Nationale (FLN). Ceux-ci ont prodigué généreusement leurs conseils: "Vous ne pouvez pas mener une guerre de libération s'il y a des différends internes. Il ne peut y avoir qu'un seul parti. Il n'y a pas de place pour une opposition interne. Les opposants doivent être liquidés".
Ils donnaient comme exemple un de leurs équipements sur la frontière algéro-tunisienne. C'était une maison de trois pièces, dans laquelle les opposants à la direction étaient amenés. Dans la première pièce se déroulait leur procès, dans la seconde le jugement était prononcé et dans la troisième ils étaient exécutés. L'ensemble du processus ne durait que quelques heures. Ils ne sortaient de cette maison que les pieds devant.
Cette histoire m'a été racontée cette semaine par un officiel palestinien important. "Nous, les Palestiniens, avons écouté et nous nous sommes dit: cela n'arrivera jamais dans notre mouvement!"
Et en fait, pour comprendre ce qui se passe maintenant dans les territoires palestiniens, il faut savoir qu'il existe une résolution nationale unanime: éviter à tout prix une guerre civile.
Cette résolution vient d'un traumatisme palestinien. En 1936, la "Grande Révolte arabe" (en jargon sioniste "les événements") est survenue. L'immigration juive avait fortement augmenté après la venue au pouvoir d'Hitler en Allemagne et les Arabes avaient le sentiment que la terre leur était retirée sous les pieds. Dans une tentative désespérée pour sauver leur