Ces affirmations sont répétées des milliers de fois ; elles sont fournies aux médias étrangers "neutres" pour qu'elles reviennent comme provenant de sources "objectives".
Est-ce que cela ne vous rappelle rien?
Si, bien sûr. Depuis de nombreuses années déjà, presque tous les médias et porte-parole israéliens sont mobilisés pour diaboliser une personne: Yasser Arafat. Tous les trucs classiques de la guerre psychologique, de même que certaines inventions spécifiquement israéliennes sont utilisés pour atteindre ce but principal, non pas contre le peuple palestinien, même pas contre la direction palestinienne, mais contre Arafat en personne.
Ceux qui conduisent cette campagne se moquent totalement du fait qu'Arafat soit gentil ou méchant, beau ou laid, pacifiste ou guerrier, super-honnête ou bandit de grand chemin. Il est tout à fait possible que Sharon lui-même l'admire en secret. (En 1976, il m'a demandé d'organiser une rencontre avec lui afin de lui proposer de devenir le président d'un Etat palestinien à l'est du Jourdain. Cela ne l'a pas empêché de déclarer la semaine dernière qu'il regrettait de ne pas avoir réussi à le tuer à Beyrouth).
Arafat n'est visé que pour une seule raison: être le chef du peuple palestinien combattant contre l'occupation. Frapper à la tête signifie frapper l'ensemble de la structure du combat palestinien. Au cours d'une guerre, en particulier une guerre de libération, la confiance dans le chef est essentielle pour une résistance inébranlable contre une force écrasante. Sans lui, le mouvement se scindera en mille morceaux. Aucune quantité de missiles ne peut rivaliser avec cela.
Dans les sphères israélienne et internationale, cette campagne a connu un succès considérable. L'histoire d'Arafat corrompu, dirigeant une "autorité corrompue" et entourée par une bande de voleurs a été martelée à travers le monde, jusqu'à ce que les mots "Autorité palestinienne", "Arafat" et "corrompu" soient devenus synonymes. Ces jours-ci, on peut en mesurer le succès: si Arafat avait été emprisonné à Ramallah il y a 10 ans, il y aurait eu des manifestations violentes dans toutes les capitales européennes, avec des portraits d'Arafat brandis à