travaillistes et du Likoud les ont couvertes de colonies, et aujourd'hui cette proposition apparaît comme un méchant complot antisémite.
Les dirigeants d'Israël nous disent: Ne vous en faites pas. Comme nous avons survécu au Pharaon, nous survivrons à Emir Abdallah26.
Alors que va-t-il se passer?
En Israël, toute initiative internationale destinée à mettre fin au conflit passe par trois phases: (a) le refus, (b) la présentation déformée, (c) la liquidation. C'est ainsi que le gouvernement Sharon-Pérès traitera cette initiative. Il peut s'appuyer sur 53 ans d'expérience, au cours desquels tant les gouvernements travaillistes que ceux du Likoud ont réussi à torpiller tout plan de paix proposé.
(Nous ne pouvons pas supposer, grands dieux non, que les gouvernements israéliens successifs étaient contre la paix, pas du tout. Chacun d'eux voulait la paix. Tous aspiraient à la paix. "Pourvu que la paix nous donne l'ensemble du pays, au moins jusqu'au Jourdain, et nous laisse le couvrir de colonies". Jusqu'à maintenant, tous les plans de paix n'y sont pas parvenus).
La phase A vise à minimiser la proposition. " Il n'y a la rien
de nouveau", affirmeront les sources politiques. " C'est proposé
seulement dans un but tactique. C'est un truc politique". Si elle vient
d'un Arabe: " Il dit cela d la communauté internationale mais pas d son propre peuple. "En bref," ce n'est pas sérieux".
Une méthode éprouvée est de se concentrer sur un mot et de prétendre qu'il prouve la malhonnêteté de toute l'affaire. Par exemple, avant la guerre d'octobre 1973, le président égyptien Anouar El-Sadate a fait une offre de paix d'une grande portée. Golda Meir l'a rejetée d'emblée. Ses arabisants (il y a toujours dans les parages des intellectuels vénaux pour faire le sale boulot) ont découvert que Sadate parlait de salaam mais pas de suïh, ce qui "prouve" qu'il ne parlait pas de paix réelle. Plus de 2 000 soldats israéliens et des dizaines de milliers d'Egyptiens
26.Ceci est une allusion à une chanson israélienne connue.