Au lieu de chercher une solution au problème palestinien, Bush a donné le feu vert à Sharon pour qu'il puisse se déchaîner dans les territoires palestiniens, reconquérir, tuer, détruire, déraciner, assiéger, encercler et isoler. Bush semblait donner un soutien inconditionnel aux objectifs de Sharon: briser l'entité nationale palestinienne et sa direction, mettre les Palestiniens à genoux, étendre les colonies et annexer les territoires. Comme d'habitude la responsabilité a été imputée aux victimes. Arafat, selon Bush, devait être rendu responsable de tout.
Tout ceci contredisait l'analyse que j'avais faite après les attentats du 11 septembre. Je commençais à avoir des doutes. Je me suis demandé: où est l'erreur? Où est le maillon faible dans ma chaîne de raisonnement?
Et alors quelque chose de dramatique s'est produit. Quand Sharon a intensifié ses actions et envahi les camps de réfugiés et les villes, les Américains lui ont fermé la porte au nez.
Que s'était-il passé? Tout simplement: la logique fondamentale de la situation commençait enfin à s'imposer.
Après l'Afghanistan, Bush cherchait une nouvelle cible pour utiliser la puissance américaine. Il a inventé "l'Axe du Mal" composé de l'Irak, de l'Iran et de la Corée du Nord. (Quel est le lien entre eux? Peut-être Dieu le sait-il).
La cible la plus concevable aurait été l'Iran parce que son territoire est le mieux placé pour y installer un oléoduc de la mer Caspienne à l'océan Indien. Sharon a fortement poussé les EtatsUnis dans cette direction. Mais l'Iran est un dur à cuire. L'Irak est une cible plus facile.
Mais l'Irak n'est pas l'Afghanistan. Il ne peut pas être vaincu par quelques bombes. De surcroît, s'il en était ainsi, il risquerait de se diviser en trois parties: un protectorat iranien chiite au sud, un Etat kurde au nord et un petit Etat sunnite au centre. Cela déstabiliserait totalement toute la région, exposerait le monde arabe aux Iraniens et la Turquie à l'irrédentisme kurde.
Même les Etats-Unis ne peuvent pas entreprendre une action aussi complexe sans le soutien du monde arabe. Mais dès