d'un massacre, un second Sabra et Chatila ; et Jénine, le Stalingrad palestinien, l'histoire d'un héroïsme mémorable. C'est certainement la seconde qui prévaudra.

Les nations sont bâties sur des mythes. J'ai été élevé sur les mythes de Massada et Tel-Chaï, qui ont formé la conscience de la nouvelle nation hébraïque. (A Tel-Chaï, en 1920, un groupe de défenseurs juifs conduit par le héros manchot Joseph Trumpeldor ont été tués dans un incident avec des combattants syriens anti-Français). Les mythes de Jénine et d'Arafat emprisonné dans ses bureaux à Ramallah formeront la conscience de la nouvelle nation palestinienne.

Un robot militaire primaire qui voit tout en termes de puissance de feu et de comptage de cadavres ne pourra pas comprendre cela. Mais Napoléon, un génie militaire, a dit que, dans la guerre, le moral compte pour les trois quarts et l'équilibre réel des forces seulement pour le dernier quart.

Comment se présente la guerre de Sharon dans cette perspective?

En ce qui concerne les forces réelles, le rapport est clair. Quelques dizaines d'Israéliens tués, des centaines de Palestiniens morts. Aucune destruction en Israël, des destructions horribles dans les villes palestiniennes.

Le but proclamé était de "détruire l'infrastructure de la terreur". Cette définition est en elle-même un non-sens: L'"infrastructure de la terreur" existe dans l'âme de millions de Palestiniens et de dizaines de millions d'Arabes dont le cœur éclate de rage. Plus il y a de combattants et de kamikazes tués, plus de combattants et de kamikazes sont prêts à les remplacer. Nous avons vu les "laboratoires d'explosifs": quelques sacs de matériel que l'on peut obtenir dans les boutiques israéliennes. Les FID sont fières d'en découvrir des dizaines. Il y en aura bientôt des centaines d'autres.

Quand des dizaines de personnes blessées gisent dans les rues et perdent lentement leur sang jusqu'à la mort, parce que l'armée tire sur toute ambulance qui circule, cela crée une haine terrible. Quand l'armée enterre secrètement des centaines de cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants, cela crée une haine

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