11 mai 2002
"Ils veulent que nous promulguions une Constitution? Pas de problème! Je vais demander d Israël de m'envoyer un exemplaire de la leur et la copierai mot pour mot!"
Arafat m'a lancé un regard amusé. Israël, bien sûr, n'a pas de Constitution.
C'était mercredi soir, après que cinq militants de Gush Shalom - Haïm Hanegbi, Adam Keller, Oren Medicks, Rachel Avnery et moi - eurent réussi à pénétrer dans Ramallah (interdit aux Israéliens) et à entrer dans le complexe fortifié du chef palestinien, qui avait été bombardé. Il existait un risque qu'Ariel Sharon, qui rentrait alors de Washington, exploite l'attentatsuicide meurtrier du soir précédent à Rishon-Letzion pour parvenir à son vieil objectif: tuer Yasser Arafat. Cela aurait été un désastre pour Israël et aurait empêché la paix pour des générations. Nous pensions que la présence d'Israéliens dans le complexe pourrait aider à éviter une telle attaque.
Immédiatement après qu'Arafat eut terminé sa rencontre avec l'émissaire européen, Moratinos, au cours de laquelle ils avaient conclu l'accord final mettant fin au siège de l'église de la Nativité à Bethléem, il nous a reçus pour un long entretien. "Je vais donner des bourses aux 13 qui doivent aller d l'étranger", a-t-il observé, comme s'il continuait la conversation précédente, et il nous a lu le document qu'il venait de signer.
Depuis que je l'ai rencontré en 1982 dans Beyrouth assiégé, dans des circonstances presque similaires, je l'ai revu de nombreuses fois. Je l'ai trouvé calme, souriant, sûr de lui, un peu fatigué.
Il a ri quand je lui ai décrit les "réformes" que Georges W. Bush veut voir adopter par l'Autorité palestinienne: la Palestine devrait devenir démocratique comme l'Arabie Saoudite, avoir une séparation des pouvoirs comme en Syrie, être présidée par