8 juin 2002
Bush est un homme à plaindre.
Quand il a été élu, presque par accident, c'était un homme politique sans aucune expérience internationale. D aurait du mal à situer la moitié des Etats du monde sur la carte.
Depuis lors, il a été comme un somnambule à travers le monde, poussé çà et là, écoutant parfois un de ses conseillers, parfois l'autre. Il évolue en cercles, zigzags, en avant et en arrière.
Il dit à Sharon de se retirer immédiatement - "Je répété, immédiatement!" - et quand Sharon lui rit au nez, il déclare que Sharon est un Homme de Paix. Il demande une conférence internationale et la torpille avant qu'elle soit née. Il fantasme à propos de la "vision" d'un Etat palestinien et humilie le dirigeant des Palestiniens chaque jour. Il discrédite sa personne et sa fonction.
Comment cela s'explique-t-il?
Eh bien! Bush est écartelé entre deux forces puissantes qui le tirent dans des directions opposées.
D'une part, il y a la pression politique intérieure. Le lobby juif est, évidemment, un des plus forts aux Etats-Unis. La communauté juive est très bien organisée sur une ligne rigide, autoritaire. Son pouvoir électoral et financier projette son ombre sur les deux chambres du Congrès. Des centaines de parlementaires ont été élus grâce à des contributions juives. Résister aux directives du lobby juif équivaut à un suicide politique. Si l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee) présentait une résolution abolissant les Dix Commandements, 80 sénateurs et 300 députés la signeraient immédiatement. Ce lobby est craint des médias aussi et assure leur soutien à Israël.
Mais désormais, même le pouvoir de ce puissant lobby ne rivalise pas avec l'influence du lobby chrétien fondamentaliste,