médias, particulièrement sur des actions revendiquées par des officiers qui, ainsi, s'incriminaient pratiquement eux-mêmes.
Des copies ont été envoyées aux médias qui, tous, ont occulté l'information, de même qu'au responsable juridique de l'armée, qui n'a pas réagi.
Nous avons averti ces officiers supérieurs que les informations collectées par nous seraient mises à la disposition d'un tribunal israélien si, un jour ou l'autre, les tribunaux commençaient à remplir leur devoir, ou - en dernier ressort - à la Cour pénale internationale de La Haye.
On peut supposer que c'est un de ces officiers qui a donné l'information sensationnelle au correspondant militaire de Ha'aretz. Le journal libéral qui, jusqu'à ce jour, avait ignoré toute l'information sur notre action comme sur presque toutes les activités des mouvements de la paix, a publié cette histoire à la une en gros titre.
Le résultat a été un déluge de diffamations. Les lignes téléphoniques des militants de Gush Shalom ont été inondées d'insultes et de menaces de mort. Les débats radiophoniques rivalisaient pour faire venir au micro les extrémistes les plus fanatiques, avec des présentateurs qui les poussaient et les soutenaient ouvertement. Les militants du Gush ont été subitement invités à des interviews à la télévision et à la radio, où ils se sont trouvés face à des animateurs qui se conduisaient comme des policiers interrogeant des prisonniers dans une cave du Shin-Beth.
Parmi les insultes qui nous étaient lancées, la plus édifiante était "indicateur". Elle appartient au vocabulaire du ghetto. Quand les juifs étaient une communauté sans défense exposée à la cruauté des autorités des "Gentils", un juif qui dénonçait au autre juif aux goys était considéré comme le plus lâche des lâches. Le fait que ce mot soit utilisé aujourd'hui, 54 ans après que nous avyons eu notre Etat, alors que nous avons une des armées les plus puissantes du monde, montre que beaucoup dans notre pays vivent encore dans le monde du ghetto. En vérité il semble qu'il soit plus facile de sortir les juifs du ghetto que de sortir le ghetto de certains juifs. Les juges de la Cour