Au cours de l'entretien, Sharon a été interrogé sur les militants de Gush Shalom qui, comme l'a dit le journaliste, rassemblent des éléments concernant les soldats des FID dans l'intention de les soumettre à la Cour internationale sur les crimes de guerre de La Haye.
C'était évidemment une question préparée, puisque Sharon avait apporté avec lui pour l'entretien un témoignage pour ce "procès": une citation de Flavius Josèphe.
D'abord, Sharon a accusé les militants du Gush (dont moimême) de trahison et d'espionnage en temps de guerre. D'après lui, nous collectons les noms des officiers et des soldats des FID afin de les dénoncer aux "ennemis d'Israël", c'est-à-dire les juges du Tribunal pénal international de La Haye. "Aucun acte n'est plus méprisable que celui-là", a-t-il déclaré.
Après avoir affirmé que les militants du Gush veulent semer la discorde dans nos rangs, il a lu le long passage de Josèphe qu'il avait apporté avec lui: "Ils [les défenseurs de Jérusalem] se sont battus l'un contre l'autre, ce qui réjouissait les assiégeants. Effectivement, le mal que les Romains faisaient d la ville n'était pas pire que le mal que les défenseurs se faisaient les uns aux autres. Apres tout, la chute de la ville ne pouvait rien ajouter au désastre. Les calamités subies par la ville avant sa chute étaient si terribles que l'on peut dire que la querelle a conquis la ville et que les Romains ont conquis la querelle qui était plus forte que ses murs assiégés". (Ma traduction).
L'ennui avec cette citation est que, pour le moins, elle n'est pas du tout pertinente. Les collaborateurs de Sharon qui l'ont préparée semblent ignorer l'histoire.
Premièrement, personne ne nous assiège, c'est nous qui assiégeons les Palestiniens. Dans cette histoire, nous sommes les Romains et les Palestiniens sont les juifs.
Deuxièmement, la terrible guerre civile qui a éclaté à l'intérieur de la ville assiégée n'était pas entre ceux qui soutenaient la rébellion et ceux qui y étaient opposés, entre les extrémistes et les modérés ou, en termes d'aujourd'hui, entre la droite et la gauche. Elle a éclaté entre les zélotes eux-mêmes, ou, de nouveau pour utiliser le langage actuel, entre l'extrême droite